Mademoiselle Henriette d'Olce
Biarrotte
Bayonne le 22 Juin 1845
Voilà presque huit jours que j'ai reçu votre lettre, ma bonne amie, et ce n'est qu'aujourd'hui que je puis y répondre. Je vous remercie de la part que vous prennez à mes peines et à mes plaisirs. Vous craigniez que quelques malades dans ma famille ne fut cause de mon silence. Ma pauvre soeur est toujours de même ou pour mieux dire a son mal ancien vient presque tous les jours quelque mal nouveau a present elle a les jambes enflées depuis 15 jours et nous sommes sans maman elle a été avec mon père pour prendre les eaux de Cestona et moi, ma bonne, peut étre irai-je en Espagne voir ma petite nièce. Concha et Rita sont arrivées de Burgos il y a aujourd'hui huit jours nous avons recommancé notre tracas depuis que maman est parti nous avons toujours eu du monde et grace a Dieu que la fête de S
t Jean nous a donné du repos tout le monde a voulu aller voir la fête de S
t Jean de Luz.
Je ne savais pas les demoiselles de Baillenx a Pau mais puisequ'elles y ont été elles vous auront données des nouvelles de S
te Ursule, Monsieur Hiraboure m'a dit que les medecins n'avaient plus d'espoir de sauver madame S
te Elisabeth et que madame S
t Louis etait aussi fort mal je n'ai pas besoin de vous dire si j'en ai eu de la peine vous savez que ces deux dames sont celles de nos tantes que j'aime le mieux.
Monsieur Ducreux a été a Bayonne pendant plusieurs jours il a donné une retraite chez Monsieur Arriet mais il n'a pas voulu precher a la cathedrale il est parti tout dessuite après la 1
ère Communion pour Loyola et je n'en sais pas plus long parce que je n'ai rien demandé et j'ai su ce que je viens de vous dire un peu par hasard.
Adieu, ma bonne, aimez moi un peu et priez pour moi qui vous aime bien
a Vous toujours
Guadeloupe
Embrassez pour moi vos soeurs. Concha ne vous oublie pas.