Mademoiselle
Mademoiselle Henriette d'Olce
Biarrotte
Landes.
Il y a deux mois, bonne et chère amie, je faisais a Dieu le sacrifice de tout ce qui m'est cher. dans sa bonté il n'a pas agrée mon sacrifice il sait pourquoi sans doute mes péchés y mettent obstacle je tacherai dans le monde de le servir de mon mieux.
A mon passage a Pau je n'ai pu voir nos bonnes tantes il en a couté a mon coeur, mais puisque j'en avais fait le sacrifice je m'y suis resigné en revanche, j'ai eu le plaisir de voir Monsieur Dhers. il a eu la bonté de venir nous voir trois fois,
Aujourd'hui, chère amie, ne vous etonnez pas si vous voyez ma lettre un peu decousue, mes idées aussi sont un peu embrouillées le souvenir de Louise Dubrocq me poursuit partout il y a 1 an que vers cette heure ci elle s'envolait au ciel pauvre enfant il faut esperer qu'elle prie pour nous, pour moi j'ai bien demandé au bon Jésus de la recevoir dans son coeur.
Papa a pris une autre maison un peu plus grande que celle de la place de la cathédrale c'est celle de Monsieur Robi vis a vis chez Monsieur Dubrocq je vous avoue que je regrette l'emplacement de l'autre et que je ne vais pas avec la moitié autant de plaisir passer l'hiver a Bayonne, je ne me chagrine cependant pas d'ici là il peut encore arriver tant de choses.
Adieu, bonne Henriette, priez pour votre pauvre amie vous savez combien elle en a besoin. je vous aime et vous embrasse.
Embrassez pour moi vos soeurs.