Lettre de M. Capdeville d'Arricau adressée à son neveu

, Mon cher neveu ,

le courrier va partir; je n'ai que le temps de vous recommander, avec les plus vives instances, de ne pas venir mercredi; gardez-vous en bien! les chemins sont infestés de voleurs, dans nos contrées où ils ont répandu la plus grande terreur; ils ont un repaire tout près de hagetmau. toute la gendarmerie de l'arrondissement est à leur poursuite; on n'a pu encore en arrêter qu'un, et la bande est nombreuse. je fais venir, tous les soirs, un homme vigoureux pour m'aider à ma défendre, la nuit, en cas d'attaque. nous sommes désolés que ce contre-temps nous prive du plaisir de voir, mercredi, vous et mr. le docteur; mais ceci ne durera pas; on prend des mesures vigoureuses pour mettre fin à ces désordres.
vous trouverez ci-jointe une lettre, que je vous écrivis le 9 au soir du courant; le 10, la pluie tombant, par torrents, je ne voulus pas la mettre à la poste, parce que je vis bien que les chemins allaient devenir impraticables; je vous la fais passer, pour vous prouver que sans le mauvais temps, ma lettre aurait précédé la votre. adieu, adieu, tout à vous.


p. S. les brigands ont un repaire tout près de hagetmau.