L'an Mil huit cent vingt trois, et le vingt cinq Janvier, dans mon Logis, devant nous Pierre Peyroutet, maire, et officier de Police de la commune d'asson, s'est Presenté le sieur Bernard Bernatas, Premier né du dit lieu, Laboureur, Lequel aPres sermant nous à ExPosé en se Plaignant, que hier vers les six heures du soir, le sieur Jean Turon Pere, armé d'un fusil, Bernard Turon fils, armé d'un haut volant, Le domestique de ceux ci armé d'un rateau en fer, et la femme de Turon Pere, armée d'une Pioche, les tous du Present lieu Laboureurs, setant rendus sur la ProPrieté du Plaignant auPres du chemin vicinal qui traverse la ProPrieté de ce dernier, et auPres de la ProPrieté des dits Turons, voisine de celle de LexPosant, Lesqu'els se Permirent sans aucun droit de leur autorité Privée, de Piocher dans la ProPrieté du Plaignant, et sur le chemin, afin de detourner Leau pluviale qui decoule du Parc de ce dernier, afin de la Priver de la dite Eau, de laqu'elle il à toujour Joui sans trouble etant sur son fonds, le Plaignant instruit dune Pareille entrePrise qui blesse le resPect que les lois imposent aux ProPrietés, il se transPorta sur le Lieu afin dempecher ces gens d'un Pareil attentat en leur observant, qu'il ne leur etait Point Permis de faire une Pareille entrePrise sur sa ProPrieté qu'il nÿ avait aucun droit Et quil se retirassent desuite, Lesqu'els lui rePondirent qu'il leur Plaisait ainsi que malgré lui ils continueraient, et en meme tems le domestique du dit Turon, donna au Plaignant sur Lestomac, un grand coup de rateau, Et dans le meme instant Turon Pere Posa son fusil, il Prit le haut volant des mains de son fils et il en fraPa le Plaignant à la tete, et d'un second couP, il le Blessa à la Levre inferieure, il Laurait Peut etre tué sil Navait eu l'adresse de detourné ce couP avec son Bras droit au Poignet duquel il fut Blessé Par le meme couP, insi quà la tete; non contents de celà Turon fils seisit LexPosant Par les cheveux Et les dits Turon Pere, et fils, firent tomber le Plaignant à terre, lequel alors s'ecria à [l'aide?], à ces cris sa femme arriva, laquelle Est grosse, et Proche du terme de son accouchement, sitot quelle fut arrivée, les dits Turon, se Permirent de la seisir Par les cheveux, et de la fraPer à Coups de Poing, et ils la getterent Par terre, et la Blesserent à la cuisse ces mauvais traitements l'ont mise dans un Etat dindisPosition dangereuse, qui Pourrait Lamener à une fausse accouche.
Les dits Turon, et leur domestique se seraient Portés à d'autres Extremités encore Plus grave sans le secours des Personnes qui sont accourues aux cris de LexPosant, et de son EPouse, qui les delivrerent des mains de ces assasins.
Le dit Turon fils setait vanté environ deux heures avant cet attentat que ce meme Jour L'orsque son Pere qui était absent serait arrivé, qu'ils iraient travailler Pour conduire la dite Eau dans leur fonds, et que ci le Plaignant sÿ oPPosait il le fraPerait.
LexPosant à fait Constater ses Blesures, et celle de son EPouse Par le sieur Puyou, officier de santé du Present lieu.
le Plaignant ne Peut Passer sous silance lattentat des dits Turon Et de leur domestique, et desirant de le faire Punir Conformement à la loi, affin de les emPecher a lavenir de ce Permettre une Pareille EntrePrise
à cet effet il nous Prie et au Besoin requierd de lui retenir acte de ses Presentation, serment, Plainte, et requisition, faisant toutes ses reserves de fait et droit, Et de constater ses Blesures, Pour au raPPort Etre statué insi qu'il aPPartiendra et à signé,


Nous maire et officier sus dit, avons sur le champ donné acte au dit Bernatas, de ses Presentation, serment, Plainte, requisition, et reserves, et avons verifie et constate que ce dernier à Eté Blessé tout recemment à la levre inferieure dune Petite Blessure, qui Parait etre faite avec un instrument tranchant, et qu'il a une contusion au Poignet du Bras droit faite ausi recemment dequoi nous avons dressé la Presente Pour servir au dit Bernatas, insi que de droit.
Fait à asson les Jour, mois, et an que dessus, et avons signé

Peyroutet maire

Enrege a nay le vingt huit janvier 1823.
fo 21 vo C 3 Reçu deux frans vingt Cmes

[]