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Lettre de M. d'Augerot adressée à P. Felix Claverie, à Bayonne (64)

  • Date: 08/01/1817
  • Lieu: Siros (64)

[La transcription peut comporter des erreurs]


à monsieur
monsieur Pre felix Claverie
rue de l'ouesque
à Bayonne



8 Janvr 1817.

je ne doute nullement, mon cher cousin, que le mariage de madlle votre fille ne vous mette dans l'embarras pour faire rentrer l'argent nécessaire pour payer sa dot. Cependant j'espere que vous aurés la complaisance de me preter au moins une somme de mille francs, puisque vous ne pouvez pas aller jusqu'á deux mille. faites un effort, je vous le demande instamment, par amitié pour moi. il faut que mon besoin soit aussi urgent qu'il l'est pour insister aprés votre lettre du 5 du court, mais que faut-il donc que je fasse, me voyant sans aucune ressource pour le moment ? j'ai fait afficher du fonds à vendre. mais les acquéreurs ne m'arriveront pas l'argent á la main. ils voudront un terme pour le paiement. Le normand rentrera. mais je ne sais au juste quand, vu la lenteur que le Gouvernement met à expédier cette affaire. en attendant qu'il ne vienne de l'argent par quelqu'un de ces moyens, je me vois si denué de ressources que je n'aurai peut-être pas de quoi payer le pain que je prends chaque semaine à mon boulanger de Lescar. de grace mon cher cousin, tirés moi de cette cruelle situation. dans quelques jours et vraisemblablemt à la fin de ce mois, le grain qui me sert à alimenter mon ménage, sera fini, et je ne vois pas, je vous le répéte, de quoi payer mon boulanger. la moitié de ces mille francs me suffira pour le moment actuel. les autres cinq cens francs pourront venir quelque tems aprés. Du reste je vous promets que vous serés payé avec l'intérêt (car je ne l'entends pas autrement) de l'argent qui proviendra du fonds que je vendrai ou de la rentrée du normand. je vais me donner des mouvemens pour obtenir du ministre qu'il expédie cette affaire. mais cela emportera du tems. et en attendant accordés moi, je vous en supplie, le secours que je vous demande, et dont le refus me mettroit dans une position qu'on sent mieux qu'on ne peut l'exprimer.
je vous remercie, mon cher cousin, de vos souhaits à l'occasion de la nouvelle année, et j'en fais de bien sinceres pour vous. elle commence sous de bien sinistres auspices pour moi. je ne sais quelle en sera la suite
je savois que vous etiez devenu sourd. j'ai aussi quelques incommodités, car il en faut avoir quand on a passé soixante ans. la plus facheuse est de ne presque pas voir de l'oeil droit. heureusement le gauche est encore bon.
je vous remercie de m'avoir envoyé l'adresse de mr Lormand, et en me recommandant au souvenir de toute votre chere famille, je vous embrasse de coeur

D'augerot

siros 8 janvier 1817.

une course que j'ai été faire hier à Pau, m'a convaincu de l'impossibilité d'y trouver de l'argent à emprunter. je n'y ai trouvé que misere. cette ville renferme une grande quantité de ménages qui souffrent; mais on trouve toujours dans une ville des ressources pour parer aux besoins du moment; et ces ressources manquent dans les campagnes.



siros 8. Janvier 1817.
Daugerot