Messieurs
Moulou, & Compie Negts
à Bayonne

---

Pau le 13 Avril 1820.

Nous serions charmés que notre lettre trouvat encore réunis les amis de Pau et de Bayonne:
// Les amis de ce pays-là
// Valent bien, je crois, ceux d'un autre.
Dans l'incertitude du départ de Cadeton nous vous écrivons en commun, pour vous dire, de nouveau, que ceux qui sont demeurés ici, ne cessent pas d'être bien, &a &a; enfin, tout ce que nous vous avons dit dans nos précédentes lettres. Cadeton pourra donc, sil est encore à Bayonne, se determiner d'après ses propres inspirations, pour hâter ou différer son retour. Quant à nous, etant partagés entre le plaisir de vous savoir ensemble, et le desir de le révoir au milieu de nous, nous ne saurions qu'aprouver les concessions mutuelles que vous vous serez faites.
Nous remettons ci-joint à Mr Moulou, un petit mandat sur Detige & Malis, au 20 courant, de F 323..15c que nous le prions de porter à notre credit. Il ne faudrait pas faire protester.
Cadeton n'aura fait que devancer notre pensée en temoignant au cher Monsieur Sansaricq, au nom de nous tous, la part que nous prennons à la perte qu'il vient de faire de Monsieur son fils. Nous nous serions fait un devoir d'en instruire Madame, mais nous pensons qu'elle ne doit pas l'ignorer.
La Cour Royale, Section Correctionnelle s'est occuppée hier & avant-hier de l'affaire du President Mendiry. On dit qu'il y a des charges assez fortes; quoiqu'il paroisse en général que les temoins usent de réticences.
Notre ville a encore perdu le Général d'Auture, dont l'enterrement a eu lieu ce matin, avec beaucoup de pompe. Notre ainé nous envoit dans le moment, un buletin qui contient les mêmes nouvelles, nous ne le supprimons pas, pour vous donner une nouvelle preuve du souvenir de chacun en particulier et de tous en général.

Barran Freres

---

Pau 13 Avril 1820
R 14
[16?]