J'ai l'honneur de répondre à votre lettre du 15 du courant, en vous donnant les renseignements que vous me demandez au sujet de la scène qui eut lieu à Sendets, le 3 du courant, concernant l'opposition qui fut faite par les sieurs Cazenave, et Nougué à la vente publique des aulnes
1° La vente était déjà commencée puisqu'il y avait trois lots de vendus, quand ces messieurs se présentèrent
2° Nougué et Cazenave arrivèrent sur le lieu de la vente l'un après l'autre.
3° Les faits imputables à Cazenave sont: qu'en arrivant il dit qu'il défendait de faire la vente des aulnes, disant qu'ils lui appartenaient, et voyant qu'il y avait déjà trois lots de vendus, il voulut qu'on les remit à l'enchère, pour en devenir adjudicataire.
Je lui que cela ne se pouvait pas attendu que la vente déjà faite était faite publiquement et dans les formes voulues.
Voyant qu'il ne pouvait pas réussir à son entreprise, il défendit alors aux acheteurs de passer sur le chemin d'usage et d'enlever les aulnes qu'ils avaient achetés, en les menaçant de leur faire des frais s'ils y touchaient.
4° Les faits imputables à Nougué sont: qu'il défendit de vendre les aulnes disant que le terrain où ils se trouvaient lui appartenait, et comme Cazenave il menaça de surprendre les acheteurs, soit sur le passage accoutumé soit sur l'enlèvement des aulnes. Et que par ces motifs les acheteurs furent épouvantés, ce qui m'obligea à renvoyer la vente, à cause du trouble porté par les dits Cazenave et Nougué.
5° Les fils de Nougué ni les domestiques de Cazenave ne prirent aucune part à cette scène, seulement ils étaient présents, sans qu'il me soit possible de vous dire ce qu'ils pensaient
6° Les sieurs Cazenave et Nougué se sont opposés d'un commun accord, parce qu'ils ont des biens indivis
7° La moralité et les antecédants de l'un et de l'autre sont sans reproche.