Mademoiselle Henriette d'Olce
Biarrotte.

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Bayonne le 15 Novembre 1845.

C'est d'un tout petit moment de libre que je profite, ma toute bonne Henriette, pour vous remercier de la part que vous prennez a notre douleur je n'ai pas besoin de vous dire si elle a été vive, vous le savez car avant moi le bon Dieu avait voulu vous epprouver. et comme moi la pensée du bonheur de votre soeur était une consolation oui, nos soeurs sont heureuses et elles veillent sur nous j'ai eu la consolation de lui entendre me dire combien il est doux de mourir. Depuis cinq mois nous ne cessions de parler de ce moment terrible et le jour qu'elle nous a quitté elle ne se lassait de nous dire: quel bonheur! quel bonheur de mourir et de mourir religieuse.
Madame Cortes a supporté sa peine avec resignation et elle n'a pas eu de suites facheuses elle nous a quittés mercredi et j'espère ce printemps aller à Bourgos maman doit être marraine de son second enfant.
La pauvre Coralie a eu aussi à pleurer mais pour elle Dieu lui a menagé une croix plus lourde veuve de vingt cinq ans et deux enfants depuis que j'ai appris la mort de monsieur Coulomme j'ai a peine le courage de me plaindre. Pauvre Coralie! ......... on dit qu'elle a été admirable de devouement, de patience et de résignation elle nous donne toujours l'exemple et moi je n'ai qu'a profiter des leçons de notre compagne car je vous avoue que j'ai senti en cette occasion toute ma grande faiblesse je ne savais ce qui se passait autour de moi et encore c'est a peine si je suis remise il me semble partout entendre ma soeur et que je vais retrouver quelque part celle que j'aimais tant et vous me direz que certainement qu'au ciel nous nous retrouverons un jour. et si je n'étais si froide je puiserais dans cette pensée une consolation mais j'ai quitté deux soeurs a la fois et je me trouve seule avec maman que je tache de distraire de mon mieux.
Bonsoir Henriette, je vous aime bien et vous prie de le croire