Lan mil-huit cent vingt un et le neuf du mois doctobre vers les onze heures du matin par devant nous Pierre Bayle maire de la commune daubertin s'est presenté le sr pierre Loustau premier né L'aboureur de la presente commune lequel se plaignant a exposé que par contrat du vingt trois septembre dernier, son fils premier né et son frere jean Loustau acquirent de marie et de anne terrabert soeurs une piece de terre scise en la presente commune en nature de pré et vignoble de contenance trente huit ares provenant des droits legitimaires de leur mere commune que cette acquisition lui a attiré une haine implacable de la part du sieur terrabert (jean) pere des covenderesses lequel se permet depuis cette epoque de L'insulter dune maniere outrageante et meme le menacer de lui oter la vie mais il ne s'est point borné à des menaces, car cejourd'hui meme vers les dix heures, lexposant etant occupé a vendanger au susdit vignoble en compagnie de sa famille et des sieurs jean Lasmarenx et jean pierre Loustalere ses voisins, le sieur terrabert apparut avec un instrument de Labourage sur les epaules conduisant une paire de vaches, et appercevant lexpt occupé a vendanger avec sa famille au vignoble qui lui avoit appartenu il posa par terre le dit instrument et debuta par quereler lexpt sous pretexte qu'il ne lui avoit point payé les travaux faits au vignoble et sans perdre du tems il ramassa quelques gros cailloux quil commença a lancer sur lexpt, mais cellui ci se trouvant a coté dun petit enfant de lage de quatre ans qui se trouvoit etre le fils d'un des vendangeurs il fut remontré au dit terrabert par le pere du dit enfant de prendre garde de ne pas toucher ce dernier cette circonstance ayant privé Laggresseur dassouvir sa rage contre lexpt il se retourna du cotté du frere de ce dernier qui portoit sur sa tete un baquet de raisins et lui lança un coup de caillou dont Latteinte lui fendit un des sabots qu'il avoit aux pieds cette entreprise audacieuse jointe a dauttres qui ont eu lieu precedement fournissent a lexpt les raisons les plus fondées pour redouter la temerité et la phrenesie dun personnage tel que le sr terrabert qui dans dauttres circonstances a tenu les propos les plus atroces et les plus extravagands en menaçant l'expt de lui mettre le feu dans sa maison et meme de lui oter La vie en lui tirant un coup de fusil, ces menaces alarmantes tiennent l'expt dans une perplexité continuelle voyant ses jours a chaque instant exposés a la fureur dune personne aussi redoutable principalement chaque fois qu'il sera a meme dexploiter la dite piece de vignoble, en consequence voulant user du secours des loix pour prevenir les suittes funestes que pourroit lui occasionner Lacharnement et Lanimosité du dit terrabert, il nous demande et tant que de besoin nous requiert lui retenir acte de sa plainte et a signé


Sur quoi nous maire sus dit donnant acte au reqt de son dire avons retenu acte de La plainte en presence des sieurs pierre mardaa garde forestier et jean Louis Poeydavant proprietaire, domiciliés en la presente commune qui ont signé avec nous

Bayle maire, Poeydavant, Mardaa

Enregé à Monein le 10 octobre 1821
Reçu deux francs vingt Ces /

Lafitte