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Lettre adressée à Théodore de Laborde Lassale, à Saint-Sever (40)

  • Date: 28/01/1851
  • Lieu: Orist (40)

[La transcription peut comporter des erreurs]


Landes
Monsieur Théodore de Laborde Lassale
à St Sever



Orist 28 Jer 51

Ta lettre m'a fait beaucoup de plaisir, Mon cher Théodore, Mais j'en aurais eû bien plus de te voir et de causer avec toi de tout ce qui nous interesse, s'il avait été plus commode d'aboutir ici, cest le moment de l'année où nos abords sont très difficiles et dans ton interêt tu ne pouvais mieux faire que d'arriver par la voie la plus courte auprès de tout ce qui t'est si cher et si aimable, de retrouver le plus vite possible tous tes ouvrages et le plaisir que tu prends à faire exécuter sous tes yeux les plans que tu a formés davance, Rien dans ce moment ne peut t'attacher davantage que tout cela. J'ai bien desiré pour toi et Alicie l'institutrice que vous avez maintenant parceque daprès tout le Bien que j'en avais entendu dire, j'étais persuadée qu'elle vous conviendrait parfaitement, je suis trés contente quil en soit ainsi. Tu veux que je t'écrive beaucoup plus que tu ne m'écris; Malgré que tout espèce de chose me soit difficile dans mon état de complette décadence ce qui est l'opposé chez toi, Que peux je te dire ici dans un isolement total, si je ne te parle de ma triste personne qui est loin de devenir plus intéréssante, dont je n'aime pas à occuper les autres et que je voudrais plutot oublier moi même ? Tu sais bien plus de nouvelles de Bayonne que moi et du voyage de Desirée aussi, que tu auras peut-être été voir à Grenade, ainsi de quoi veux tu que je remplisse une lettre ? Tu sais comment je passe mes journées, la lecture des gazettes m'occupe une partie de la soirée et quand elle est finie je demeure avec une augmentation de mauvaise humeur n'étant contente ni des personnes ni des choses dont il y est question, Au milieu de la tristesse qui me domine dans ce moment plus que jamais, le bon Dieu me fait la grace d'un petit retour de gout pour l'ouvrage, j'en ai entrepris un qui sera trés mal fait à cause de mes mauvais yeux, Mais il m'applique et cest ce quil me faut pour me tirer un peu de moi même, un autre de mes occupations est de répondre à une quantité de lettres qui me sont arrivées; si les premières passent inapercues, quand on revient à la charge avec toute l'aparence de l'amitié, il ne faut pas paraitre tout à fait insensible. Mme d'Antillon qui est une de celles sur qui je compte le plus ne t'oublie jamais ni Alicie et toute la petite famille, elle me fait le détail de l'éducation de ses petits Enfants et de ce que chacun apprend selon son âge, je crois quils sont au nombre de six, elle a demeuré longtems dans le Royaume de Murcie où sa fille fut précipitemment la trouver ayant appris qu'elle était malade et la crainte de la dérranger par une absence de chez elle où elle est tres occupée, la décida à lui promettre d'aller passer l'hiver auprès d'elle ce qu'elle exécuta peu de jours aprés et elle a été passer l'hiver à Madrid. J'ai été aussi en rapport de lettres avec la famille de Laurens, à l'occasion de la mort de Mme Bernède; le chagrin qu'en a eû sa bonne soeur lui a fait beaucoup de mal, elle est revenue à toutes ses souffrances qui avaient été un peu interrompues, Emile m'a écrit aussi des détails où je voyais quil cherchait à m'intérésser, sa femme supporte fort gaiement sa nouvelle grossesse, il parait content comme toi de sa famille, l'on me dit qu'hippolyte est rétabli, Mais de lui je n'ai eû signe de vie, je ne le crois pas fort préssé de venir à Orist, où il ne trouvera que tristesse ce qui ne convient ni à son gout ni a sa santé, je me trompe il y trouvera Mr le curé qui est assez gai et avec qui il pourra causer quand il y viendra. adieu, Mon cher Théodore, distribue toutes mes caresses à tes Enfants et reçois ainsi que notre chère Alicie, la nouvelle assurance de ma bien sincère amitié

Jte

J'ai écrit à Mr Lonchant depuis ta lettre; il y a plus d'un an que je lui avais écrit aussi en le pressant fortement il n'a jamais répondu