Pour remettre à Mr BasterrecheA Monsieur
Monsieur Lagusan Bonnetier chez
M
r Sarramia
à hagetmau
St Sever le 2 fevrier 1825
Mon très cher père
Je profite de la commodité de Monsieur Lagusan pour vous donner mes nouvelles. Je vous promets de vous écrire régulièrement tous les marchés de hagetmau à commencer d'aujourd'hui. J'espère, que de votre coté vous serez plus vaillant que ces deux mois. Tout va bien à S
t Sever et tout le monde se marie surtout. Hier il y avoit un grand mariage entre la fille de M
r Basquiat que m
r Duhalt connoit et un m
r des environs de Bayonne nommé Morency. La demoiselle n'a eu que 60,000 lt de dot. Mais je ne suis pas en peine des nouvelles de la ville me dites-vous, mais seulement de celles du collège. Eh bien les voici. Nous sommes 80 pensionnaires et beaucoup d'externes. Il y a en outre 13 professeurs parmi les quels sont 6 pretres à la face rubiconde et gros comme des moines. Tout est calme. Il est vrai qu'on va autant que possible au devant de nos désirs. On nous accorde tout ce que nous demandons. Quant à la nourriture, nous avons un jeune cuisinier venu de Bayonne qui prépare très bien, et nous sommes très bien entretenus. Je fais la classe pour le moins aussi bien que l'an passé. Je travaille beaucoup et travaillerai toujours de même. Je tacherai toute ma vie de reconnoitre vos bontés. J'espère trouver l'occasion de vous témoigner toute ma reconnoissance.
M
r Bouriot est très surpris de ne recevoir aucune réponse de votre part. Il faut je vous prie lui écrire au plutot. J'embrasse ma très chère Maman, Antoinette, Eugenie, henri, Célestine et la pauvre Rose dont je suis fort en peine.
Le devoir me rappelle et je me vois malgré moi forcé à rompre un si doux entretien
Je vous embrasse du fond du coeur
Prudent
Je vous ai demandé dans deux ou trois lettres un ouvrage intitulé, les martyrs ou le triomphe de la religion chrétienne par M
r le vicomte de chateaubriand. Ça se trouve chez Bouzom à Bayonne, si vous ne l'avez pas demandé encore si vous voulez j'écrirai à ma nourrice à qui vous le paierez, de me le faire passer. Veuillez m'en parler dans la prochaine.
Adolphe embrasse tout le monde