Monsieur J. P. Daguerre
Tardets
Basses Pyrénées

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Limoux le 17 avril 1871

J'ai sous les yeux vos deux lettres des 14 et 15 courant ainsi que votre télégramme du 15; jai communiqué cette dépêche à mr Balayé qui sera fort contrarié de la vente des agnelins qu'il avait lui-même déjà colloqués; pour ce qui me concerne je suis également fâché qu'une affaire que j'avais conduite avec tant de sollicitude ait avorté.
J'ai vendu tare nette à mr Balayé et je crains qu'il n'insiste sur cette clause; je suis allé au devant de vos désirs en revenant sur les 2 Ko et en faisant comprendre que la petite différence, s'il y en a, pourrait et devrait être compensée par la valeur du sac. Dans ma lettre d'aujourdhui j'agite encore cette question mais si les emballages des R sont aussi pesants que ceux des lisières, 3 Ko, il y a à craindre une insistance de la part des acheteurs. On réclame quelques manques de poids à mr Balayé qui a mandé son fils en fabrique pour les constater. Je fais ressortir que les 100 B ont voyagé dans des wagons découverts, par un soleil ardent, avec un vent du nord des plus impétueux et que pour peser les balles dans leur situation normale il faut qu'elles se reposent pendant 4 à 5 jours.
Mr Balayé a reçu la B F n° 1 et ne trouve pas justifié l'éloge que je lui avais fait de cette partie; il m'a fait une offre que je ne vous soumets pas aujourdhui parce que je viens de la combattre de toutes les forces de ma conviction. Je lui envoie l'échantillon de l'F primitivement reçu en le priant de comparer. Il acquerra sans doute la conviction que la balle est de beaucoup supérieure. Tachez pourtant de baisser la main pour lui offrir un dédommagement de la vente des A. Je prends note qu'il vous sortira sous peu d'autres R.

Tout à vous Osmin Roumens