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Lettre de M. Nolle adressée au lieutenant-général baron Lamarque, député des Landes, à Paris (75)

[La transcription peut comporter des erreurs]


Monsieur
Monsieur le Lieutenant Général
Baron Lamarque
Député des Landes
hôtel Choiseul rue St Honoré N°293
à Paris



1351

A Monsieur le Lieutenant Général Lamarque,
Député des Landes

Mon Général

Monsieur Mangin Notaire et moi, nous nous sommes chargés de provoquer et de recueillir la souscription en faveur des Polonais, ainsi que celle pour le vase monumental et l'épée à offrir au brave Général Lafayette.
Je me fais un devoir et un plaisir de vous adresser Cette dernière souscription, qui s'élève à 235f50 en une traite sur Mr Seillière à votre ordre
Je voulais également vous faire parvenir comme membre du Comité, celle destinée aux braves du Nord, mais Briey notre sous-préfecture ayant aussi un comité Polonais, j'ai pensé quil était dans les convenances de l'adresser à son Président, ce qui a eu lieu il y a quelques jours; mais je n'ai pu me refuser au desir de vous faire tenir la seconde pour être déposée dans la caisse établie pour Cet objet Chez Monsieur Laffite
En conséquence permettez-moi mon Général, de vous l'adresser à vous-même, comme une marque certaine et comme un faible témoignage de la part que je prends à ce qui peut vous affecter dans le retrait du commandement des Dépts de l'ouest.
Votre vie Politique je le sais mon Général, est parsemée d'épines et de quelques roses, mais si les premières qui souvent naissent sous les pas des hautes dignités font quelquefois sentir leurs atteintes, toujours est-il, que les hommes doués d'une ame forte comme la vôtre, savent tout supporter sans humeur, et si parfois, ils éprouvent les vicissitudes qui y sont attachées, la Patrie n'a jamais rien à redouter de leurs conséquences et l'on verrait ces mêmes hommes aux jours du danger faire abnégation d'eux-même et voler à sa défense quelque soit le rang que le Monarque leur assigne.
Telle est mon Général toute ma pensée à votre égard esperant que vous ne la repousserez pas et que vous excuserez volontiers celui qui sous vos ordres en catalogne reçut l'acolade de tout le 13eme cuirassiers par l'organe de son Colonel pr l'évenement dont vous vous rappellez peut être le quel devoit livrer à l'ennemi 200 cuirassiers de ce régt et que ma prevoyance garantit du piège. J'ose m'appuyer de ce léger titre auprès de vous mon Général, pour être pardonné de la liberté que j'ai prise dans le paragraphe ci dessus.
Je regrette beaucoup que les deux Souscriptions ne soient pas plus fortes; le malheur des temps, la stagnation du commerce et les faibles ressources du Pays en sont causes. Toutes fois les donataires de Celle pour les Polonais ne pouvant faire mieux, y joignent l'expression de leurs sentimens pour le succès de leurs armes; ils s'unissent de coeur et d'ame à leur cause sacrée et font des voeux ardens pour la voir triompher. Ils donnent aussi avec un plaisir indicible tout ce que leurs facultés leur permet de donner afin d'honorer la mémoire de l'illustre Général, appellé à si juste titre le vétéran de la Gloire! Ils desirent que que leur offrande puisse être agréee (toute légère quelle est) comme un faible témoignage de l'intérêt que nous portons tous à celui qui a si bien mérité l'amour et le respect de tous les [bo... manque]
Je profiterai de Cette occasion mon Général pour me rappeller à votre bon souvenir et vous répéter que je n'ai pas oublié et que je n'oublierai jamais que vous avez eu la bonté de vous intéresser au sort de ma fille pour son admission à St Denis la quelle travaille journellement à acquérir tout ce quil faut savoir d'avance pour ne pas être renvoyée si un jour elle y est appellée.
Elle est inscrite et attend son tour d'age ce qui peut être encore fort long au gré de mon impatience. Elle se joint à moi pour offrir à son protecteur le tribut de nos hommages et l'assurance de notre sincère reconnoissance
Veuillez agréer l'un et l'autre Mon Général et me croire pour la vie

votre très devoué et respectueux serviteur

Nolle chef d'Eson en retraite

Longuyon (moselle) le 8 avril 1831.

Cy inclus le mandat et un état des communes qui ont contribués à la souscription. je supplie le comité de vouloir faire mettre l'annonce du versement par vos mains, dans le constitutionnel