Arouille le 25 février 1917


Ma mère est allée, sur vos conseils, demander à M. Labarchède, faisant fonctions de maire de vouloir bien lui faire une nouvelle demande d'allocation à la Commission cantonale, mais elle a essuyé un refus formel agrémenté de sottises. Il prétend que, puisqu'elle a eu déjà 3 refus, puis le retrait de l'allocation déjà accordée, il s'humilierait trop en donnant de nouveau un avis favorable.
Voulant en avoir le coeur net, je me suis moi-même présentée à la mairie dans le même but; et j'ai été reçue avec les mêmes égards, mais j'ai malgré tout obtenu la pièce ci-jointe qui prouve qu'en novembre 1915, ma mère était nécessiteuse, et que le sr Labarchède estimait alors qu'il y avait lieu de lui accorder l'allocation. Comment se fait-il que, son état maladif s'étant aggravé, ce fonctionnaire estime aujourd'hui qu'elle ne mérite plus cette allocation ? Je laisse aux honnêtes gens le soin d'apprécier une telle attitude de la part d'un homme qui ne devrait connaître que la justice dans l'application de la loi ?
Je n'ai donc plus qu'à recourir à votre bienveillant et haut appui, pour que satisfaction me soit accordée et que ma mère Vve Lagarrosse Marie née Buros, touche de nouveau l'allocation qui lui a été retirée depuis fin xbre 1916
Nous espérons, Monsieur Bacon, que vous ne nous abandonnerez pas dans cette triste situation, et si vous désirez me poser d'autres questions au sujet de cette demande, je me ferai un plaisir de me rendre chez vous le jour que vous voudrez bien me fixer.
Recevez, Monsieur Bacon, mes remerciements et l'assurance de mon profond respect

Ducos Marie