monsieur
monsieur le Lieutenant Genéral
Baron Lamarque
Deputé des Basses Pyrennees
n° 268 rue s
t honoré
Paris
1330Mon Général,
C'est avec un sentiment melé de douleur et d'indignation que je viens d'apprendre la suppression du commandement supérieur de l'armée de l'ouest qui vous était confiee et votre mise en disponibilité. cette mesure aussi anti-nationale qu'impolitique, en vous frappant, mon Général, a glacé nos coeurs et jetté le découragement parmi nous. il n'est pas un citoyen qui ne s'en afflige, pas un soldat qui n'en soit outré. quant à moi, après avoir combattu pendant les trois mémorables journées de juillet et coopéré par mes éfforts à reconquérir nos libertés, je n'ai demandé d'autre récompense que celle de défendre de nouveau mon pays; des sous-lieutenances ont cependant été données à eux qui s'etaient distingués, je pouvais y prétendre, mais vous le savez mon ambition s'est bornée à entrer dans un régiment, j'ai voulu gagner mes épaulettes avant de les porter et c'est sous vos auspices que je suis aujourd'hui grenadier dans le 16
me Regiment de ligne.
C'est donc sous vos ordres que je desirais servir mais aujourd'hui que mes espérances ont été déchues que mes rèves de gloire se sont évanouis, je me suis présenté chez mon colonel, pour lui témoigner les sentiments pénibles dont mon âme est atteinte et pour le prier de vouloir bien me permettre de m'occuper de lui présenter un homme pour me remplacer, mon intention étant de me retirer. je le serais à la haute protection que vous avez bien voulu m'accorder, je le serais au nom que je m'enorgueillis de porter, je le serais aux sentiments que je vous ai voués, comme à mes opinions personnelles.
Veuillez agréer mon général, les nouvelles assurances du respect avec lequel j'ai l'honneur d'etre
Tours le 4 avril 1831. | Votre très humble & très obeissant serviteur
Marcelin Lamarque |
Grenadier au 2
me B
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