[La lettre est datée de 1851 mais le cachet de l'enveloppe indique 1852]
Madame d'Olce
Biarrotte par S
t Esprit
Landes
| Oloron le 21 Fevrier 1851. |
Ma Chère Maman
Augusta comme vous ne l'ignorez pas je pense, se trouve mère pour la seconde fois. Grâce à cet évènement j'ai fait hier une ascension au biscondeau, où j'ai passé la journée. J'ai assisté au baptême de la petite qui se nomme je crois Marie, Antoinette, Alexandra. Cette enfant est assez bien constituée, mais hier matin elle avait la respiration un peu gênée, et pour cette raison elle a été baptisée six heures après sa naissance, mais le soir elle respirait facilement. Augusta allait assez bien, et elle n'avait guère souffert que deux heures avant ses couches. Louis était content, mais je crois qu'il eut été plus satisfait d'avoir un héritier. Mon oncle, ma tante et Henriette paraissaient assez satisfaits de voir, comment tout cela s'était passé.
Monsieur Moullin que vous connaissez je crois de réputation, est dans la jubilation depuis quelque temps. Parti pour Toulouse il y a une quinzaine de jours, il est revenu heureux et content ramenant son fils bachelier. Ce jeune homme sorti d'Oloron après sa Rhétorique avait été faire sa philosophie externe chez M
r Sarras. refusé pour la version aux examens d'Aout, il partit à la fin du même mois pour la pension Faget, et se présenta au mois d'Octobre. Mais moins heureux que plusieurs de ses condisciples, qui avaient fait avec lui leur Rhétorique dans ce collège-ci; reçu pour la version, il échoua pour l'examen oral. Cette fois ci il a été plus heureux, et il est revenu
vainqueur du baccalaureat.
Vous pourrez dire à Henriette qu'une de ses anciennes compagnes de couvent, M
elle Bonecaze vient de se marier il y a a peu près une quinzaine de jours.
Adieu ma chère Maman, je vous embrasse de coeur ainsi que toute la famille: votre très cher et très attaché fils