Lettre de M. Lajard et Palmyre adressée à Albert Lajard, à Bordeaux (33)

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Monsieur Albert Lajard
chez Madame Veuve Seignouret
Rue Ausone 12
Bordeaux



17 Novembre 1858.

Je ne t'ai pas écrit depuis plusieurs jours, mon bien cher enfant; j'attendais la lettre annoncée de notre ami Anthony, pour te dire quelque chose des diamants. Je l'ai eue enfin ce matin avec une estimation portant le tout à 1550f, et le n° 2 à 80. au lieu de 45. estimation de Pichard. Gustave étant absent, et paraissant vouloir garder sa part en nature, il ne peut y avoir rien de décidé encore. S'il persiste, je ferai comme lui, et je garderai ta part et celle de Palmyre; car 200 f pour chacun ne diminueront pas de beaucoup la masse des dettes, et pourront quelque jour être agréables à quelques uns. Qu'en penses-tu ?
Dis, je te prie, à notre cousin Gustave, d'expédier à Madlle de Montaut, propriétaire à Aire, en Double futaille, une Barrique de 1851 au prix de 300f & d'établir sa facture au comptant sous dédon de l'escompte, parce qu'elle sera payée immédiatement. Je m'en charge.
Vois Anthony, et dis-lui que j'ai reçu sa lettre, et que je lui répondrai aussitôt qu'une détermination sera prise.
Je vois avec plaisir, mon bon ami, que tu travailles chez mr Rambaud et que l'occupation ne t'épouvante pas. Persévère dans ces bonnes dispositions, et n'oublie pas qu'en toutes choses les commencements sont rudes et pénibles. Quoique ton temps soit assez occupé, c'est moins assujétissant néanmoins que la vie de collège que tu quittes à peine; et chaque année tu trouveras plus de douceur. D'ailleurs à ton âge ce n'est pas le moment présent qu'il faut considérer, il est si fugitif; mais il faut avoir les yeux constamment fixés vers l'avenir, s'y assigner un but, et ne rien négliger pour l'atteindre.
J'espére que l'arrivée de la famille Geynet au Chapeaurouge rendra la maison un peu moins monotone. Je t'engage à te concilier les bonnes grâces de ta cousine Clarisse qui est une excellente personne, ainsi que l'amitié de son mari & d'Edouard; mais, mon enfant, n'oublie pas, je n'ai pas besoin de te le recommander, que la position de fortune de ce dernier est très brillante, & que tu ne dois pas songer à l'inciter en beaucoup de choses. C'est une affaire de tact, et je m'en rapporte à toi.
Nous allons probablement nous décider à annoncer dans les journaux des Landes et du Gers, la vente de nos biens, car le temps se passe, et les acheteurs ne se présentent pas. Et cependant il faudrait arriver à quelque chose de définitif. Il est bien déplorable que nos propriétés soient de telle nature qu'elles ne puissent pas se diviser - mais aussi faire sept portions, quelle besogne !
La tante Seignouret qui promettait de m'écrire, ne l'a pas fait encore; de sorte que je ne sais pas comment elle entend régler nos petites affaires - Ce sera au surplus quand et comme elle voudra - Je suis un peu curieux néanmoins de savoir si elles réussissent mieux que par le passé à fixer les heures des repas. Tu nous diras cela dans ta première. Adieu, mon bien aimé Albert, je cède la plume à ta mère qui te donnera quelques autres détails, je me borne à t'embrasser tendrement.

L

J'ai reçu cher Albert le manteaux de Mr Fourtet ansi que mon bonnet que j'ai trouvé tres bien Mr Fourtet me charge de remercier ma tante ainsi que ces demoiselle elle desire recevoir la facture pour leurs envoyer le prix du manteaux ainsi que de celui de Léonie Dis a Noëmie de me faire dire le prix de mon bonnet Nous anverrons le tout ensemble
Nous avons eu se jour-ci des jeune gens de Cauteres qui son venu chasser avec M de Corneillan hier nous avon été tous diné Chez Leonie mème Edouard qui se [] assez bien Gustave n'est pas encore rentré Il parait qu'a la Chasse il s'est tout à fait brouillé avec M de [] je pense que sa ne t'éttone pas
Embrasse pour moi ses dame Leonie qui est ici t'embrasse Adieu cher enfant je t'embrasse de coeur

Palmyre