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Lettre d'Alex. Lafargue adressée à Mme Chauton, née de Benquet, à Tartas (40)

[La transcription peut comporter des erreurs]


Madame
Madame Chauton née de Benquet
par tarbes et mont de marsan
a Tartas
dept des Landes
poste restante



n°9

Larroque le 9 juillet 1816.

combien j'eusse été coupable, Ma chere Noëmie, d'attendre si long-tems a vous répondre, si je n'en eusse été empeché, par un mal aux yeux qui m'a fait horriblement souffrir et qui n'est pas encore bien gueri, sans cela chere petite soeur je vous aurais écrit depuis quelques jours, j'ais trop de plaisir de m'entrennir avec vous pour que jamais j'en retarde l'occasion.
je suis et serais desormais baucoup plus raisonnable que je ne l'ais été; j'avoue que je me suis peut-être trop abandonné aux sentiments de douleur qui m'affectaient. vous êtes la seule personne qui en connaissez la cause, je vous ais entièrement ouvert mon coeur, vous seule au monde savez ce qui si passe, vous avez eu la bonté d'y apporter quelques consolations, combien ne dois-je pas vous remmercier.
que mon contentement cera grand ma chere soeur si je puis apprendre que vous jouissez d'un bonheur parfait et que chaque jour vous donne un nouveau sujet de contantement. au sein d'une famille respectable et qui vous cherit. aimée que dis-je, adorée d'un mari qui par toute ses bonnes qualités, sait se faire apprécier de tout le monde, ma chere noëmie passera des jours heureux dont la sérénité me consolera, des malheurs que j'ais eprouvés.
ma lettre vous trouvera sans doute de retour a Souprosse. je me serais fait une fête d'aller passer quelques jours avec vous au houga et de vous reconduire après dans votre nouvelle famille mais je n'ais encore rien obtenu de ce que j'ais demmendé. Le général m'a renvoyé au prefet et le prefet ne me fait pas l'honneur de me répondre.
Le passeport où permition, que je prenderais sera pour Souprosse et non pas pour le houga. ayant besoin sans doute d'un certificat du maire attestant ma mannière de me conduire, chaque fois que je sortirais de mon village, j'ais présumé que Romain ne cera pas faché d'etre utille quelque fois a son ami a son frère. il me tarde bien avoir le plaisir de vous voir, je ne suis heureux et content que lorsque je suis aupres de mes bonnes soeurs et de leurs respectable parents. j'attends cet heureux jour avec impatience. j'aurais beaucoup de choses a vous dire que le plaisir d'etre près de vous me faira peut être oublier, mais ce que je n'oublierais jamais c'est l'inviolable attachement que j'aurais toute ma vie pour ma bonne soeur et bonne amie.

tout a vous.

alex. Lafargue capit

Mes respects a toute la famille chauton mille amitiés a Romain

ps. vous me parllez dans votre lettre de propos qui on étés tennus sur mon compte et sur celui de Fanny, dans une maison où elle etait et ou elle n'etait pas connue, je vous assure que c'est la première fois que j'en entends parler. je l'ignorais entierement.
mon frère parle toujours de vouloir vendre le bien de sa femme, j'ai été la nuit dernière a St gaudens pour consulter un for bon avocat, mais comme je ne voulais pas que l'on sut où j'avais été j'ais été obligé d'y laisser le contrat et j'irais le chercher demai soir.