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Lettre d'Emile adressée à M. Ducournau, docteur à Bénesse-Maremne (40)

[La transcription peut comporter des erreurs]


André-Ele DUCOURNAU, Huissier
A GRENADE-SUR-L'ADOUR
(Landes)

Monsieur Ducournau Docteur
Bénesse-Maremne canton de
St Vincent-de-Tyrosse
Landes




Grenade le 7xbre 1888

Mon cher Frère,

Mes occupations m'ont empêché de t'écrire plus-tôt pour répondre à ta bonne lettre du 30 Novembre. Je vous remercie des bons voeux et souhaits que vous m'avez adressés le jour de ma fête. Puissions-nous longtemps encore avoir la satisfaction de nous redire ces mêmes voeux et tous en bonne santé.
La situation d'Henri en est au même point, Mr Durrieu n'a pas donné de réponse à la lettre de Mr de Laborde par conséquent, rien ne se dessine pour lui, toutes ces prolongations sont bien fâcheuses, il serait vraiment temps qu'une carrière s'ouvrit pour lui qu'il pût trouver à s'occuper.
Quant à moi, mon cher frère, je ne partage pas ton idée, et au chemin de fer algérien j'aurais préféré encore de beaucoup les contributions. Je trouve que cela lui convenait très bien et déplore toujours cette arbitraire et inqualifiable dénonciation. Henri en parcourant Dimanche le journal des Landes, a vu exactement le même cas qui vient de se passer à Dax pour le fils Bouvé. Ils l'ont fait insérer en relatant les manoeuvres honteuses du gouvernement d'aujourd'hui.
Dernièrement, Marie et Henri, furent à Aire, voir Auguste et Madeleine qui, cette dernière, depuis longtemps sollicitait Marie pour l'engager à dîner avec eux : c'est ce qu'ils firent en effet, et le dîner s'étant un peu prolongé ils ne purent à la récréation voir Raymond. Ils y furent un peu plus tard, Mr l'abbé Joseph qu'ils virent d'abord les autorisa à embrasser simplement Raymond qui composait, afin de ne pas lui donner des distractions, Mr l'abbé ajouta qu'il en était très-content qu'il travaillait, et Marie et Henri le trouvêrent encore grandi. Nous regrettons bien que Mme Cabos ne nous ait pas fait le plaisir de s'arrêter, n'eût-ce été que quelques heures, nous aurions été tous heureux de la voir.
Maman te fait prier de lui envoyer à nouveau l'ordonnance du liminen pour opérer des frictions au genou, elle en souffre beaucoup, surtout lorsqu'elle se lève. Elle vient d'avoir des accès de fièvre, qu'elle aura combattue par les deux doses de quinine qu'elle a prise. Aujourd'hui et hier, se trouve bien.
Mon père va voir Raymond Lundi prochain, quant à moi, je n'ai pu encore trouver un moment pour aller l'embrasser ce cher enfant.
Nous nous portons tous assez bien et nous vous adressons nos meilleurs compliments, en embrassant bien Fernand et la gentille Marie, qui dis-tu se porte à merveille.

ton devoué frère,

Emile

P.S. Henri me prie de te demander si tu voyais un inconvenient quelconque pour que tu écrivisses de ton côté à Mr Durrieu, afin de pouvoir hâter s'il y avait possibilité l'emploi qu'il sollicite.