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Lettre adressée à J. Ducuing, à Argagnon (64)

  • Date: 06/02/1859
  • Lieu: Paris (75)

[La transcription peut comporter des erreurs]


Monsieur J. Ducuing
au château d'Argagnon
près Orthez / Basses-Pyrénées /



Paris 6 Février 1859

Mon cher monsieur Ducuing

Je suis arrivé à Paris avec monsieur O'Quin dans la soirée d'avant hier, et avec un commencement de rhume, qui s'aggrave à Paris selon mon habitude. Ma tête est tellement prise que je dicte quelques mots pour vous.
Si vous étiez ici, votre sécurité, qui est si entiére à l'endroit de la guerre, serait terriblement troublée. L'esprit public est très inquiet à Paris. Divers faits que vous ignorez dans les Pyrénées, justifient cette inquiétude. On ordonne des armements maritimes: on complète les régimens: on ordonne de grands achats de chevaux. Que Dieu veille sur les destinées de la France!
Vous aurez incessamment le discours d'ouverture. On l'attend avec impatience d'un bout de l'Europe à l'autre. Je ne crois pas qu'il déchire complétement le voile: il va peut-être l'entr'ouvrir un peu.
Monsieur Brunet vient de sortir d'ici. Il m'apprend que le dernier semestre des obligations de la Méditerrannée, échéant au premier Janvier dernier, et montant à 7f 50c par obligation, s'est trouvé réduit à 7f 21c, le gouvernement ayant perçu à titre d'impôt l'excédant de 0,29c.
La perception a donc été de 7f 21c par obligation. D'aprés celà, je vous prie de vouloir bien payer à mon débit les sommes suivantes:
à Catherine pour6. coupons x 7f 21c=43f26
à marguerite pr5.=36.05
à Jeanne pr4=28.84.
à Huhardeaux pr7=50.47

Total158.62
Vous voyez que vous avez emploi des fonds que je vous ai laissés.
Veuillez vous souvenir aussi qu'il y aura à tenir à la disposition de la commune d'Argagnon une autre somme de 700f, quand elle sera en mesure de payer les travaux de la maison commune. Il est entendu avec mr Cazeaurang, secrétaire de la mairie, qu'il se mettra en régle non seulement pour que la commune paye valablement, mais encore pour que je n'éprouve aucune difficulté pour rentrer dans mes avances, quand les fonds seront disponibles.
S'il arrivait, contrairement à vos conjectures, que les fonds laissés par moi fussent insuffisants, vous voudrez bien m'en prévenir un peu à l'avance afin que je vous en fasse remettre d'autres.
Agréez, je vous prie, mon cher monsieur, tous mes complimens affectueux et dévoués.

L

mille bons compliments aussi à m. le curé.



6 Février 1859