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Lettre de M. de Rivière adressée à Adolphe Larreillet, copropriétaire de la forge de Brocas, à Brocas (40)

  • Date: 30/11/1837
  • Lieu: Saint-Avit (40) - Patience

[La transcription peut comporter des erreurs]


à Monsieur
Monsieur Larreillet (adolphe) copropriétaire
de la forge de Brocas. canton de Labrit.
à Brocas



patience 30. 9bre 1837

Monsieur

Je ne puis me dispenser, de vous prévenir, que vos charbonniers ne se conformait en aucune manière dans l'exploitation du Bois de pin à convertir en charbon, aux termes de la police que nous avons passée le 7 janvier dernier.
En effet il fut convenu entre nous qu'il ne seroit fait du charbon qu'avec les arbres qui étoient déja morts ou prets à périr, et qui ne produisoient plus que très peu ou point de résine. en conséquence tous ces arbres furent, dans les parties de mes pignadas, assignées dans la police pour servir à cette Exploitation, recherchez avec soin, et marqués au pied, par le concours d'ouvriers fournis conjointement pour faire cette première opération.
C'étoient donc ces arbres marqués, ces arbres seulement qu'il étoit permis à vos charbonniers de couper pour en faire du charbon, et pour servir aux autres besoins de l'exploitation, ainsi qu'au chauffage des charbonniers.
maintenant qu'arrive-t-il ? c'est que les ouvriers ayant employé sans reflexion, peut-être avec intention tout le bois marqué pour dresser juqu'à un certain point leurs charbonnières, prétendent se trouver courts pour les terminer, et s'autorisant de cette nécessité, et de l'ordre qu'ils en auroient positivement reçu de votre principal homme de confiance, se sont mis à couper indistinctement du bois qui n'étoit pas marqué, comme de celui qui l'étoit, et qui avoit échappé sans doute à leurs précédents abbatis.
Déja depuis quelque temps j'étois prévenu de cette frauduleuse manoeuvre; j'en avois témoigné mon mécontentement, et j'avois l'espoir que l'abus cesseroit.
mais d'après les rapports nombreux qui depuis me sont parvenus; d'après la défense expresse que mon Garde-champêtre, s'est vu forcé de faire à vos charbonniers, de ne couper sous aucun prétexte nul arbre de ceux qui n'avoient pas été marqués lors de la première opération sus-mentionnée, et sous peine de se voir forcé de dresser procès verbal contre-eux, je n'ai pas du différer de vous prévenir de toute la responsabilité qui pesoit sur vous, au sujet du préjudice qui m'avoit déja été porté jusqu'à aujourd'hui, et qui constaté, prouvera que je me trouve, non seulement, en augmentation de mes pertes, dans le marché onereux que j'ai fait avec vous, mais encore que je perds des arbres propres à l'exploitation de la résine, ou à toute autre; et de plus à me voir peut-être actionné par mon fermier de la résine de mes pins pour avoir à l'indemniser lui-même de la perte des matières résineuses dont il se trouvera privé pendant le reste de la durée de son bail, qui n'est pas près de finir.
Si votre homme de confiance quel qu'il soit, s'est écarté des instructions rigoureuses qu'il a dû recevoir de vous, et qui ne pouvoient être autres que la stricte éxécution de notre police ci dessus relatée, ce n'est pas ma faute, et je ne dois ni ne veux certes en être la victime. j'ai donc Droit à une indemnité pour le Dommage qui m'a été porté; et fut-elle élevée à sa véritable valeur actuelle, je ne me trouverois jamais dédommagé de celui que je ressentirai durant longues années à venir.
Veuillez, Monsieur, me faire connoître quelles sont vos intentions au sujet de la réclamation que je me vois forcé de vous adresser, afin que je me fixe sur la conduite que j'aurai à tenir suivant l'occurence.
recevez, Monsieur, l'assurance de la parfaite considération avec laquelle j'ai l'honneur d'être

Votre obéissant serviteur

De Rivière



30 9bre 1837
De Rivière