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Lettre de M. A. de Chendret, veuve Marquer, adressée à M. Fourcade le jeune, négociant à Nantes (44)

  • Date: 24/08/1831
  • Lieu: Quimper (29) - Kerfuntum

[La transcription peut comporter des erreurs]


Monsieur
Monsieur fourcade Le jeune
négociant à nantes
Nantes



Monsieur

après les moments d'une joie bien vive, mon coeur maternel se sent pressé de vous exprimer ma reconnoissance pour les attentions et les soins que vous avez eus pour mon charles votre bonté a son égard m'encourage a vous demander quelques conseils relativement au desir, que ce cher Enfant auroit d'entrer dans la marine. malgré mon éloignement pour une pareille vocation, je ne m'y opposerai pas, si je trouvois un capitaine jaloux de voir mon fils, conserver les principes religieux et morales, que lui ont donnés les pères du passage, vous sentez monsieur, qu'il est pour moi de la plus haute importance de le placer entre les mains d'une homme qui puisse lui servir de père, et lui donner les consolations de l'amitié. j'espère, monsieur, que vous me donnerez le plutot possible les renseignements nécessaires pour aviser aux moyens d'embarquer, ce fils unique. n'étant pas riche, et venant de dépenser mille écus dun capital que m'avoit laissé, monsieur marquer, je me trouve maintenant dans limpossibilité de faire dautre sacrifice que celui de la pension que je payois au passage, et l'état de gêne où je me trouve m'empêche d'y renvoyer ce cher enfant pour un an, trouvant les fraix de route trop dispendieux, il sera de toute nécessité que celui qui ce chargera, de mon charles, lui en impose c'est un enfant qui a besoin dêtre formé au joug de l'obèissance, et dont le caractère a une tendance habituelle à l'insubordination, il aura besoin d'être mâté, mais on n'en obtiendra rien que par la douceur, et le sentiment. je vous avoue, monsieur, que malgré ma tendresse maternelle je ne puis me faire illusion sur le compte de mon charles, malgré ces excellentes qualités je ne puis me dissimuler que sa grande legereté sa parresse ne pouroient manquer de le perdre, si je le laisais maître de ses actions végeter mollement sous le toit paternel. faites moi le plaisir de me répondre de suite, pour que je puisse fixer mes idées sur le sort de mon enfant. j'ai beaucoup à lutter avec moi même pour prendre un si cruel parti. mais la crainte qu'il ne se perde comme tant dautre me décide à m'en séparer. je vous prierai de m'indiquer un moyen prompt pour faire passer à ces messieurs les deux cents cinquante francs qu'ils mont avancés. je desirerais savoir si vous avez été content de mon charles pendant La route. veuillez, monsieur, recevoir mes remerciements ainsi que l'expression de la considèration avec laquelle j'ai l'honneur d'etre

votre très humble servante

M. A v. marquer née De chendret

ce 24 août 1831

madame marquer à Kerfuntum par quimper