Lettre d'Amélie de Puyjalon adressée à Albert Lajard, à Paris (75)

Monsieur Albert Lajard
hôtel d'amsterdam, rue
st andré-des-arts.
Paris.

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Merci bien des fois, mon cher cousin, de vôtre lettre tout amicale pour un jeune homme habitant Paris et occupé comme vous devez l'être, c'est une charmante gracieuseté, dont je vous suis bien reconnaissante. quant à l'accueil que nous vous avons fait, mon ami, nous avons tous vraiment regretté de ne pouvoir le prolonger plusieurs jours et le rendre par cela même, plus digne de vous et de la véritable affection que nous vous portons. J'espère, en particulier, que vous ne passerez jamais dans notre ville sans y faire une station longue, qui consolidera mutuellement nos sympathies. mon pauvre henry a encore éprouvé un échec. deux de ses amis, dont l'un passait l'examen à Paris et l'autre à Poitiers, ont été, comme lui, renvoyés à trois mois. nous sommes tous contrariés mais, enfin, il faut savoir en prendre son parti en espérant d'avoir, plus tard, une meilleure chance. Mon fils, à qui j'ai fait lire votre bonne lettre, est aussi flatté que touché de l'amitié que vous ressentez pour lui. il la partage et me charge de vous en donner l'assurance. Mon mari est aussi bien sensible à vôtre bon souvenir ainsi que mon père. ils vous envoient leurs compliments affectueux et vous font dire que les fruits du jardin ne paraissent pas avoir trop souffert de ces derniers froids. il est encore vif aujourd'hui et j'ai peine à tenir ma plume tant mes doigts sont gelés.
quand vous aurez quelques moments à me donner, Mon cher albert, vous me rendrez bien heureuse de m'adresser quelques lignes et j'espère que vous aurez égard à ma demande ? Je vous promets d'en user sans indiscrétion.
Je vous serre les mains avec toute l'amitié tendre que vous m'inspirez et que vous méritez si bien