Monsieur
Monsieur Armand de Vergeron
Représentant du peuple
Rue Richepanse 11
Hôtel du Danube
Paris
Vous savez déjà par la dernière lettre d'aimé que j'ai passé la journée de vendredi à Castres; c'est pendant mon absence qu'arriva à Troupiac votre bonne lettre du 19; je n'ai pas besoin de v
s dire, mon bien chèr armand, le plaisir que j'eus à la lire le soir à mon arrivée. je v
s remercie des détails que v
s me donnez; mais il en est que v
s m'avez annoncés et après lesquels j'ai couru vainement; je parle de ceux touchant votre visite au presid
nt de la Rép; v
s me les avez promis, j'y compte et les attends avec grande impatience. j'ai vu avec grand plaisir par votre lettre d'hier que v
s êtes nommé membre d'une commission; je verrai aujourd'hui votre nom sur l'Union. je suis bien heureuse de voir enfin ! le Choléra disparaitre et de savoir Paris rendu, p
r q.q. tems du moins, au calme et à la tranquillité; cela me fait me décider à v
s rendre compte de la conversation que j'ai eu avec m
r Lades au sujet de mes souffrances. je v
s l'ai tus jusqu à présent parce que je ne voulais point que v
s eussiez un motif de plus p
r v
s opposer à mon voyage immediat à Paris si mes craintes sur votre compte eussent dû continuer; maintenant que me voila presque rassurée je v
s dirai que m
r Lades m'a justement conseillé les bains de Silvanès; ce sont m'a t'il dit des eaux salines et férugineuses qui me seront extrêmement utiles. inutile de v
s dire que j'ai été enchantée de cette décision qui s'accorde si bien avec celle de m
r Mazon, du reste, m
r Lades a approuvé en tous points le régime que me fait suivre ce dernier. Je ne crains de pouvoir déterminer ma si chère maman à m'accompagner à Silvanès; cela m'inquiète; je crois que ces bains lui seraint aussi utiles qu'à moi; elle est maintenant délivrée des ses cruelles oppressions; mais elle est, cependant, loin d'être bien portante; elle est d'une faiblesse extrême, a peu d'appétit et elle trouve rarement le sommeil; elle v
s adresse de bien tendres amities.
Toutes les personnes que je vis à Castres me demandérent avec empressement de vos nouvelles et me chargerent de compliments, d'amities de souvenirs p
r vous; il serait trop long de v
s les nommer toutes je ne v
s parlerai que de m
r Ducarla qui s'occupe de v
s d'une manière réellement remarquable; je serais ingrate si je ne faisais point mention des Dames Batailhou; je ne vis point mons Batailhou. la marechale est arrivée à S
t amans; elle a amené M
elle de Mornay. j'irai demain à Castres p
r essayer ma robe et mon schall que je donnai vendredi à la couturiere; je suis impatiente d'avoir ces objets; Nous déjeunerons chez M
me Nairac. Ce que v
s me dites de la lettre de m
r Léon Prat ne m'étonne point; ils triomphent, tous, amplement du départ du régiment; il me semble que le gouvernement s'est bien hâté; les officiers en éprouvent une grande amertume. il est bien facheux que ce soit tombé justement sur un corps si énergiquement dévoué à l'ordre et aux bons principes; on se demande si le gouv
ent a voulu dans cette circonstance témoigner au P et aux aut de C sa reconnaissance p
r les si bons dép qu'ils lui ont envoyés
adieu, mon armand chéri, le Piéton s'impatiente; je n'ai pas le tems de relire ma lettre que j'écris au pas de course, s'il y a q.q. énigme; tachez de déviner, encore adieu je v
s embrasse mille fois du fond de l'âme
Troupiac 26 Juin 49