Mademoiselle
Mademoiselle Eliza D'Olce
par Biaudos
Biarrotte
Landes

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Je vous remercie de votre lettre, ma bonne Eliza, quoique bien futile, elle m'a fait beaucoup de plaisir. vous m'anoncez une plus grande exactitude pour l'avenir, et les conditions que vous y mettez sont trop justes, pour que je ne sois pas la première à vous donner l'exemple. Augusta comme moi, trouve vos lettres un peu courtes, mais nous pensons qu'avec une filleule à faire lire et travailler, un petit frère a surveiller vous ne pouvez guere disposer de tous vos momens, aussi, vous savons nous bon gré de vos moindres petits billets, seulement adressez nous en le plus souvent que vous le pourrez, nous nous voyons plusieurs fois la semaine Augusta et moi. nous nous amusons par fois à repasser nos amies de pension et vous ne diriez pas (cependant je ne veux point réveiller en vous des sentimens de rancune), je ne pense pas sans peine à cette année que nous avons passée vous et moi pour ainsi dire comme n'etant pas ensemble, à cause de notre chère amie A. C. elle vit dans la solitude depuis la mort de son père. je ne l'ai vue qu'une seule fois cette année et il ne m'est pas difficile de comprendre quelle n'a aucun plaisir à me voir. cela n'est pas fort étonnant, et je ne lui en veux pas plus que vous pour toutes les sottises quelle nous a faites vous les aviez sans doute oubliees, c'est bien mal à moi de vous les rappeler. on nous avait annoncé Noëmi d'Augerot comme devant faire son entrée dans le monde cet hiver. je n'en ai pas entendu parler. il serait facheux quelle eut passé inaperçu. nous n'entendons pas non plus dire grand chose de Camille, Raguette nous savons seulement quelle est mariée avec Mr Amédée Picou de Prémontin et de plus on dit quelle a failli devenir veuve. elle a accompli seize ans le mois de septembre dernier. il parait que son mari a une santé bien délicate. Je crois que Germinie est aussi oubliée. il y a quelque temps [] de ses nouvelles à la soeur, elle répondit que depuis un an elle n'en avait pas reçu. elle a cependant quitté Paris, Pauvre Melchior il est donc tout seul .......
Que je vous fasse mon compliment de félicitation pour les succès qu'obtiennent vos soeurs à Ste Ursule [] du reste dans la famille, je me souviens des votres. il parait que la première Classe fait merveille. on en est content sous tous les rapports et généralement dans tout le Pensionnat il y a un [] remarquable de plus que les autres années. cela ne nous fait pas trop d'honneur si vous voulez, mais enfin, celles qui le voulaient, ont travaillé dans tous les temps. vous en êtes la preuve. Que sont devenus vos cahiers les relisez vous souvent ? vous en souvient il de cette nuit que nous voulumes essayer de coucher sur le [] ? et puis comme nous repassames nos cahiers ? j'ai depuis fait la reflexions que je ne serai pas très bonne trapiste la planche ne me convient pas pour me coucher.
Avez vous le projet d'aller cet hiver à Bayonne pour danser ? car, ne vous en offensez point, il me semble que Biarrotte ne devra pas être fort brillant, Louise échangerait peut être son sort avec le votre, elle n'aime pas trop à se donner du mouvement. Est il vrai que Mme de Láás ait été bien malade. il me semble que je l'ai entendu dire. Je suis enchantée que le Carnaval soit long je pourrai Passer quelques jours avec ma soeur, qui s'ennuie à Périr à vic, ainsi que son mari. je pense quil se décideront à venir habiter Pau quand leurs enfans seront un peu plus grands. ma soeur m'annonce la grande nouvelle que son fils rit avec éclats. je vais bientot aller juger moi même de ses progrès. quant à Marie, elle est deja grande femme. nous nous écrivons quelquefois.
Augusta va vous écrire si cela n'est pas deja fait cependant, elle me charge de vous embrasser. sa soeur Henriette est rentrée au couvent. elle conserve encore son bandeau, mais je crois quelle est tout a fait rétablie. Adieu, ma bonne Eliza, je vous embrasse et vous aime de tout mon coeur.


donnez pour moi une Caresse a votre petit [] écrivez moi si vous le pouvez.
Je me suis trouvée à la fin sans m'en apercevoir aussi ne soyez pas étonnée de la maniere dont je vous dis adieu.