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Lettre de Sophie Soubiran adressée à Auguste Soubiran, à Mont-de-Marsan (40)

[La transcription peut comporter des erreurs]


A Monsieur
Monsieur auguste Soubiran
à montdemarsan
lendes




Montpellier ce 16 aout 1832

si j'avez suivis les mouvemens de mon Coeur Mon très cher Auguste, J'aurai depuis Longtems Répondu à ta dernière Lettre, qui me causa autant de peine que de surprise. j'ai la confiance que quand tu me fera le plaisir de m'écrire tu me donnera des nouvelles plus agréables au sujet de Nathalie, et de Mr fage. comme tu as eu la complaisence de me marquer que tu ferai tout ce qui dépendroit de toi pour satisfaire leur demande sans tarder j'espére que notre chère soeur aura sû apprécier ton extrême complaisence et qu'en s'avourant coupable d'avoir suivis L'exemple trop Repréensible de son mari, elle aura été se jeter dans les Bras de notre Respectable Mère, qui étant la Bonté même aura tout de suite oublié la peine qu'elle Resentoit de son absence un peu Blamable car enfin tout le tor venoit de L'entêtement de son Mari, qui par son exigence a occasionné Beaucoup de sollicitudes à la famille et à toi En Particilier. Je fais des voeux Bien ardents pour qu'il sache Réparer ses tors auprès de toi, et de Notre Bon Père, qui a sujet de le Blamer de ses injustes procédés vue que tu avez fait tout ce qui avoit dépendu de ton ministère pour faciliter un Rapprochement. je te conjure Mon très cher Auguste de continuer à faire ton possible pour qu'il ne conserve plus de froideur envers nos parens et je serai inconsolable si je viens à apprendre qu'il demeure éloigné.
je pense que tu vas aller passer les vacances au duroit. ausi vai-je te prier d'être mon interprête au près de toute la famille, embrasse pour moi les auteurs de nos jours, en leur offrant mes mes très humbles Respects. je dis les choses les plus amicales à mes frères et soeurs. je dèsire que les uns et les autres ne vous trouviez pas indispausés de L'excècive chaleur qu'il dit faire à la campagne. ici elle est on ne peut plus forte et nous craignons que de fortes Maladies ne s'en suivent.
nous venons d'avoir Beaucoup de morts fort prontes. on croit que ça provient du cholèra cependant comme il y a eu toujours a cette époque Beaucoup de mauvaises fièvres il me semble que L'on porrait très Bien se tromper. aureste tout le monde est convincu que la maladie viendra au mois d'octobre. Notre administration s'est pourvue de tous les objets nécessaires pour tréter les pauvres qui en seront attins. donne moi de tes nouvelles mon très cher Auguste, ainsi que de toute la famille. je voudrai m'entretenir plus longtems avec toi mais le tems me presse et je suis forcée de finir ma lettre. tu connais mes sentimens à ton égard ainsi juge de la part sincère que je prends à toutes les sollicitudes que tu as Embrasses pour faire le Bonheur de la famille.
je t'embrasse de tout mon coeur mon cher Ami, et te prie de croire que je prie pour toi de tout mon coeur. adieu je te Renouvelle L'assurence de ma tendre affection.

Soeur Sophie Soubiran