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Lettre d'E. L. Sabail adressée à M. Sabail, avocat à Castelnau-Rivière-Basse (65)

[La transcription peut comporter des erreurs]


Castelnau rivière basse hautes pyrénnées
Monsieur Sabail avocat



Mon cher neveu

mr Lèbbe me dit qu'il ne peut être pris de défaut joint que contre celui qui a reçu un acte introductif d'instence -
j'arrive de pau; les hommes d'affaire de cette ville sont de la même opinion.
je n'ai rien reçu de la part de mr gardères soit à st jean de luz, soit a viella, soit à condom.
les details que vous avez la bonté de me donner et qui ressortent naturelement des pièces qui tient les parties, ne sont pas identiques avec ceux que mr Gardères m'a donné ici il pretend que le médecin exige 1500f
il est presumable que vous obtiendrez sa confirmation du jugt de condom restera ensuite à savoir si mr gardères pourra être contraint à l'executer - on pretend qu'il a fait une vente, s. s. p. il le dit aussi lui même - reste à savoir si cette vente comprend tous ses biens ou si elle n'en comprend qu'une partie.
dans le premier cas le médecin peut se trouver inscrit a un rang peu favorable surtout après sa main-levée.
dans le second cas sa rente lui sera assurée par le surplus des biens ce qui serait tres desirable et tres juste dans la position, ou vous me dites quil se trouve.
la version que mr Gardères est venu me faire au sujet de la visite du medecin n'est pas conforme à ce que vous me faites l'amitié de me dire - d'après lui le médecin serait allé passer huit jours dans son habitation ce temps aurait procuré a l'un et a l'autre de joyeux moments, il l'aurait fait reconduire à lembeye dans sa voiture et il l'aurait rencontré, le lendemin ou le surlendemin, sur la route de condom, a sa grande surprise, ne pouvant lui arracher que peu de mots et la déclaration qu'il allait à condom pour affaire
on voit assez clairement que mr gardères cherche a semer la méfience et la mésintelligence entre nous pour en faire son profit.
quand a moi, je suis trop eloigné des lieux et les renseignements que je puis avoir sont trop incomplets pour m'arreter au parti le plus sage. l'isolement ou je me trouve me force a des hesitations que je regrette et que la prudence commande, et dont la conduite du médecin m'a fait une necessité.
on m'a dit à pau qu'il avait une clientelle considérable et qu'il pensait a acheter une habitation dans les environs de cette ville. on croit que la médecine lui procure de tres-bonnes rentes journalières. cette nouvelle m'a été fort agrèable. mais je vois avec douleur que tout ce que j'ai fait pour lui ne l'a jamais déterminé à rien faire pour moi et qu'il a préféré se ralier à un adversaire pour me nuire
agréez je vous prie, mon cher neveu, la nouvelle assurence de mes sentiments affectueux.

E. L. Sabail