A Monsieur
Gabriel Perissé
Oloron
Basses Pyrennées
Mr Gabriel Perissé Oloron | Condescendce le 30: Avril 1822 |
DupttaMon cher frere, J'ai reçu en son tems votre agréable lettre du 4 Janv
er dern
er; j'ai attendu jusqu'a present pour vous repondre parce que je voulois déffinitivem
t savoir si je partirois ou non : malheureusem
t je puis vous annoncer que mon voyage n'aura pas lieu cette année, et Dieu sçait si jamais je pourrez l'effectuer. Le principal motif qu'a donné lieu a cela, c'est que le chargé de procuration de mon associé DWolf venoit tous les ans passé 7 a 8 Mois a la Havanne, et il eut le malheur de mourir dans le mois de Dec
bre; quoiqu'il ne soit pas mort de la fievre jeaune, DWolf ayant reçu la nouvelle avant de partir pour la Havanne, il a suspendu son voyage cette année sous pretexte que les affaires l'en empechoit, mais c'est plutôt par crainte de cette maladie : desorte que vous voyez que je suis encore bien eloigné de mon compte, que faire patience !
J'espere que vous aurez disposé du credit de f
s 18500, que je vous ai donné sur M
rs Albrecht Delbruck et Nogueira, pour finir de payer le bien de Bordelongue, je suis faché que les avis que vous me donnates dans le tems soit cause que je suis brouillé avec Jean il ne m'ecrit plus,
Je vois que la recolte du vin a été peu de chose cette année par rapport a la secheresse que vous avez éprouvé dans le pays, il faut esperer que cette année sera meilleure,
Je vous avez demandé une notte de la maison qu'il y á dans le bien de campagne, combien de chambres il y á, et quels meubles on y a laissé, égallem
t quelles sont les autres batisses, et s'il y a un jardin : vous m'obligerez en reponse de me donner un detail exact. Vous continuerez a m'instruire sur les biens de campagne qu'il y aura a vendre, puisque pour le present je ne conte point faire d'autre acquisition, il pourra se presenter du moment a l'autre l'occasion de me decider,
Je n'ai plus de fonds a faire passer en france tandis que je ne me deciderai pas pour mon voyage, et je conte de disposer de ceux que j'ai entre les mains de M
rs Albrecht Delbruck et Nogueira : nonobstant je vous remercie de l'avis que vous me donnez; quoique je doive vous prevenir que l'avis qu'on vous a donné est un peu hazardé, et je crois que c'est en partie pure jalousie : puisque M
r Chauviteau qui se trouve a Paris a beaucoup de fonds dans cette maison, et une grande liaison avec toutes les places de commerce de france; et par conseq
t en êtat d'etre bien instruit de la situation de la ditte maison.
J'espere que l'Epidemie ayant cessé en Cathalogne les comunications se seront rouvertes avec l'Espagne, et par conseq
t vous aurez pu vous deffaire des Marchandises d'hyver que vous aviez entre les mains, c'est ce que je souhaite pour le bien de vos interêts,
Je n'ai pu savoir des nouvelles du fils de M
r faurie, dans le prem
er voyage que je ferois a la Havanne, je verrai si je puis en savoir de positives.
Je vois comme Marie Jeanne étoit a la campagne avec ces filles encore pour huit jours et qu'il si plaisoit beaucoup, je la prie si elle veut me croire d'y rester la majeure partie de la belle saison ainsi que franson, qui je considere a besoin de repos, parce que je crois que sa santé est bien delabrée; faites moi le plaisir de les embrasser de ma part ainsi que de celle de mon epouze, et croyez moi pour la vie,
Votre affné frere et ami
Jn Line |
P. D.
Jecris par cette occasion a M
rs Albrecht Delbruck et Nogueira, pour leur donner ordre de m'achetter pour 80: mille f
s des fonds publics qu'on appelle
reconnoissances de liquidations, et le contract d'achat de le remettre entre vos mains, je vous ferois passer la procuration pour percevoir les dividendes.
Lettre de M
r Jean Line de La Havane du 30 Avril 1822