A Monsieur
Monsieur D'arrieutort percepteur
à vie par S
t Sever
a Montaut
dep
t des Landes
Sans attendre votre réponce je vous réécris de nouveau pour vous témoigner la vive satisfaction que m'a causée l'heureuse nouvelle que la santé D'herminie est presque rétablie & c'est par le canal de madame de charritte que j'en ai étée instruite j'aurais bien désiré la recevoir par vous puisque je présume qu'herminie n'est pas encore assez bien remise pour qu'elle eût pu me l'a confirmer elle même en me procurant la jouissance de La lire j'espère que ce qui est différé n'en sera pas pour cela perdu j'aime au moins à me faire cette illusion qui m'est je vous l'assure des plus agréables. Veuillez assurer la chère herminie, de la sincérité des voeux que je n'ai cessé d'adresser à dieu pour son prompt rétablissement ainsi que pour la conservation de tout ce qui peut lui être cher.
je ne vous demande pas de vos nouvelles ne mettant point de doute que votre santé ne soit toujours au beau fixe comme par le passé pour la mienne elle est dans ce moment acès bonne j'ai étée très incommodée il y a peu de jours on a été obligé de me saigner et faire prendre deux medecines mais enfin je suis très bien remise,
joséphine, est allée aux eaux de cautérets avec sa belle mère et belle soeur elle en revient dimanche prochain après un séjour de trois semaines il parait qu'elles lui ont étées des plus salutaires, herminie devrait en essayer et elle en serait très satisfaite
je crois vous avoir marqué dans ma dernière lettre qu'antoine est entré dans la garde royale et que françois a augmenté de grade étant maintenant lieutenant nous n'en avons point reçu des nouvelles depuis plusieurs jours edouard est toujours aussi paresseux malgré tout le désir que j'éprouve de m'entretenir plus long-tems avec vous je suis forcée de terminer ma lettre en vous priant d'etre bien convaincu qu'on ne peut rien ajouter à L'inviolable et sincere amitié que je vous ai vouée pour la vie
votre chère soeur et Amie
Julie Pujo De Lafitole |
PS. Veuillez faire agréer mes amities les plus sincères à herminie, en la priant de vouloir m'envoyer le fil qu'elle a eue la complaisance de me faire filler je fairai travailler la toile ici afin de jouir plu-tôt de mes chemises dont j'ai le plus grand besoin pauline voudra j'espère s'en charger je m'adresse à vous pour le lui demander en l'assurant de même qu'à son mari de mon sincer attachement et combien est grand le désir que j'ai de les voir. embrassez je vous prie un million de fois de ma part votre petite et aimable famille sans oublier le petit dernier avec qui je fairai connaissance plus tard ne m'oubliez pas non plus auprès de monsieur de beyries, claude, mes complimens à melle antoinette, et autres personnes de ma connaissance et qui ont la bonté de ne me point éffacer de leur bon souvenir
nous attendons la duchesse le vingt huit de ce mois vous seriez bien aimable si vous aviez la curiosité de la voir ce qui me procurerait le plaisir de vous embrasser ce qui me tarde beaucoup
23 juin 1823