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Lettre de Gustave adressée à A. Lajard, à Aire-sur-l'Adour (40)

[La transcription peut comporter des erreurs]


Monsieur
Monsieur A. Lajard
à Aire s/ Adour
( Landes )



Bordeaux 8 Mars 1863.

Mon cher Albert

J'ai à répondre à ta lettre du 23 février et quoique ce soit aujourd'hui dimanche et jour de repos je ne veux pas attendre à demain, car j'ai à te faire part de l'accouchement de ma Belle Soeur qui hier au soir a mis au monde un assez gros garçon; les souffrances que la mère a dû supporter pour parvenir à ce résultat ont été assez vives, mais ne se sont pas prolongées au delà de 1/2 heures à 3/4 d'heures ce qui n'est rien comparativement à celles qu'éprouvent une foule de femmes; jusqu'à ce moment mère et enfant vont pour le mieux et je fais des voeux pour qu'il ne survienne rien qui puisse affliger de nouveau la famille.
Tu voudras bien te charger, mon cher ami, de communiquer à ton père et à ta tante cet heureusement évènement qui en leur étant agréable assurément leur rappellera une perte cruelle et bien récente que le temps seul peut adoucir. La providence nous fait hélas passer par de rudes épreuves avant de lui payer nous mêmes notre tribut.
J'aime à me persuader, mon cher Albert, que le mal de gorge dont m'entretenait ta dernière lettre n'aura été que de courte durée par suite des soins dont tu auras été entouré par ta tante qui s'entend parfaitement à soigner les malades d'après ce que tu m'as dit.
Nous sommes en pleine foire et depuis deux jours par la pluie après avoir été fatigués par une poussière aussi épaisse que celle que l'on a quelque fois aux mois de Juillet et Aout; il n'y a rien je t'assure qui puisse m'intéresser et cependant je vais m'y promener de temps à autre pour passer une demi heure lorsque mes occupations me le permettent, ce qui a lieu parfois, car les affaires sont toujours assez tristes.
Les jeunes et nouveaux époux Autschitzky n'habitent pas encore la maison de notre ami ferdinand à cause de quelques petites réparations qu'ils font faire; on dit que la jeune femme est d'une grande élégance, chose qui [] facilement, mais dont il faut quelque fois plus tard se priver quand on n'a pas une grande fortune et que les procès vous font défaut.
Ce matin même j'ai pressé la main de Rambaud dans son étude, mais je n'ai pas eu le plaisir d'y apercevoir l'ami Desclaux qui s'était je présume dispensé de s'y rendre, par suite du dimanche, ce dont je ne puis le blamer puisqu'il y reste dans la semaine jusqu'à 10 heures.
La rentrée de la campagne de mes voisins n'a pas apporté de grandes modifications à mon genre de vie qui est toujours calme ainsi que je le desire; quant au bruit de la maison il est moindre que je le supposais et je n'ai pas lieu de m'en plaindre assurément.
Adieu, mon cher ami, je te quitte en te chargeant de mes amitiés pour ceux qui t'entourent; toute la famille en fait de même & moi je te presse la main avec affection.

Ton cousin tout dévoué

Gustave

P. S. Comme je finis ma lettre j'apprends par Jules qu'il écrit à ton père.

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