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Lettre de M. Dubrena adressée à M. Soubiran fils, avocat à Mont-de-Marsan (40)

  • Date: 30/03/1811
  • Lieu: Paris (75)

[La transcription peut comporter des erreurs]


A Monsieur
Monsieur Soubiran, fils,
Avocat
à Mont de Marsan
Dépt des Landes




Paris le 30 Mars 1811

Direction générale des Ponts et Chaussées.

J'ai reçu votre Lettre avec bien du plaisir, Monsieur et cher Soubiran, et aussitôt je me suis empressé d'étudier l'occasion de m'acquitter de votre commission auprès de M. le Gouverneur, vous savez qu'on ne le rencontre pas libre tous les jours, j'y ai été un matin de très bonne heure, il a lù votre Lettre et sur la question qu'il ma faite si vous étiés porté candidat pour la place que vous sollicités j'ai crù devoir repondre affirmativement persuadé que vous ne solliciteriés pas si cette première formalité n'etait pas remplie. M. le Gouverneur m'a assuré qu'il s'interesserait pour vous, mais que quoique vous en disiés vous aviez des concurents et qu'un deux ne lui était pas inconnu.
vous voila donc, Monsieur, a peu près resigné a rester au Pays sans venir passer encore quelques années dans la capitale, cela est bien domage ! votre jeunesse et les moyens dont vous êtes douë vous promettaient, dans la capitale d'être precedé d'une grande reputation avant de vous fixer dans vos foyers. j'ai vu ici il y a quelques jours M Duplantier, votre ancien Prefet, il ma dit avoir parlé a Mr votre pere pour l'engager a vous faire revenir à Paris et qu'il regardait comme un meurtre de vous voir fixé si jeune dans un païs ou les bons modèles sont si rares. d'ordinaire on promet des places aux personnes éloignées des lieux ou ils doivent les occuper et rarement on leur en donne, c'est la le cas de dire que les absents ont tort. moi je crois que si vous étiés ici vous en obtiendriés une. M. Lassis est placé avantageusement chez un avocat au conseil, s'il eut attendu cette place étant chez lui, il y a à croire qu'il ne l'aurait pas.
Ma famille a été très sensible a votre souvenir, nous parlons bien souvant de vous et toujours avec plaisir, ma femme na plus eu d'attaques de Rhumatisme, son bras se reconforte tous les jours, il lui reste encore un peu de sensibilité au Pouce surtout lorsque le temps veut changer. olympe est toujours olympe, même ardeur pour tout saisir et pour apprendre, elle est très forte dans la Grammaire française et Italienne, elle traduit assez bien la poesie de cette derniere. c'est le Docteur Roques qui a bien voulu être son instituteur, je ne scais pas si vous avez connu M. Roques de Condom, pendant votre sejour ici, il avait quitté paris pour aller à Montpellier, c'est un jeune homme du 1er merite.
Je n'ai pas vù M. Dupouy quoiqu'il se soit donné la peine de venir à la maison, j'ai été chez lui et je ne l'ai pas non plus trouvé, mes occupations de Bureau m'empechent de prendre l'heure ou je pourrais le rencontrer, mais dimanche prochain je compte le surprendre.
Delfin Desterac est parti il y a quinze jours pour l'Espagne ou il doit être employé auprès des Intendants crées pour Gouverner la Catalogne, la navarre &a Bergés le bon Bergés nous à écrit dernièrement, il est toujours le même.
nous voyons rarement la famille Cournaud, ces Dames ont cessé de venir à la maison, la raison qu'on nous en a donné, c'est parce que nous voyons Mme Lalande avec qui elles sont brouillées. Mme Boyer ne parait plus, sa conduite équivoque nous a obligés a lui faire froide mine, elle a pris son parti.
Recevez, Monsieur et cher ami, l'expression de mon attachement et celui de toute ma famille. faites en sorte que vos affaires vous permettent de revenir a Paris et dans tous les cas soyez persuadé que vous y trouverés dans toutes les circonstances un ami ou plutôt une famille entière toujours disposée a saisir toutes les occasions de vous prouver son attachement. cest avec ces sentimens que je vous prie de me croire votre devouè

DuBrena

M. Dupouy sort d'ici, je lui ai lu l'art. ci dessus qui le concerne. il me charge de vous dire mille choses dont moitié aimables et l'autre moitié agréables.