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Lettre de M. Claverie adressée à Dom. Sallenave, négociant à Bayonne (64), pour Marie Vinatier

[La transcription peut comporter des erreurs]


á Monsieur
Monsieur Domk Sallenave
negt ruë de Largenterie, pour
remettre s. l. p. á Madlle Marie vinatier
á Bayonne



Ma trés chere Tante

ma Mere me charge de repondre á la lettre que vous luy avés ecrit le 24 de ce mois, par laquelle je vois avec surprise que monsr sallenave n'aït pas reçú ma reponse á la lettre qu'il me fit l'honneur de m'ecrire le 3 de sepbre dernier sans doute que la mienne s'est egarée, á la poste, car la personne que j'en avois chargé, m'a assuré ly avoir mise exactement.
Il sagit du contract de rente de 2000lt sur claude Guillot / que vous dittes decedé depuis le 14 de ce mois / provent d'un reste de la maison á luy venduë; & que ce contract etant prescrit, vous voulés le faire renouveller par le sieur François Marsans lainé; il faut observer ma chere tante que sy Mr Marsans est chargé de quelqu'autre contract, vôtre hipoteque sera des dernieres, etant tombée par la prescription du premier contract, il en seroit de même pour ce qui regarde Feù Guillot, sil paroit dautres contracts sur luy, quoique posterieurs aù vôtre, ils seroit tous avant vous par la prescription du vôtre, & il s'en suivroit que dans une discution de biens, vous ne seriés payées qu'autant qu'il sy trouveroit du bien aprés avoir payé tous ceux dont les contracts se trouveroit anterieurs á celuy que vous voulés faire passer aujourdhuy, pour prevenir cela, il conviendroit que Mr Marsans vous payat les 2000lt & vous pourriés les plasser quelqu'autre part: mais si vous etes assurée que feù Guillot, ny le sieur Marsans, ne soient point chargés d'aucun autre contract, vous ne risqués rien de faire reconnoitre le vôtre par ce dernier, en y faisant aussy obliger sa femme solidairement, comme heritiere de feù Guillot son Pere, en observant d'hipothequer tous leurs biens presans & avenir, & par exprés laditte maison venduë audit Guillot, cella vaudroit mieux que d'avoir á presanter une requette tous les trois ans pour empecher la prescription, puisque cette voïe seroit trop couteuse pr vous par les soins quelle vous donneroit. sy un jour avant l'expiration des trente années de vôtre contract, vous avés presanté une requette pour en demander le payement, vous avés empeché la prescription, dans ce cas, où que par d'autres commandements vous l'ayés aussy empechée, vous pouvés le faire renouveller: je suspends de vous envoyer la procuration de ma Mere, parce que je ne la crois pas necessaire, attandù que tout notaire peut retenir un acte de cette espece avec le debiteur, quoique la partie acceptante ne soit pas presante, d'autant plus que vous y serés pour accepter la creance pour vous, & pour ma Mere, sy cependant on vous faisoit des difficultés, mandemeles je vous l'enverray de suitte. je trouve singuliere la pretention du sieur Marsans de vouloir sempecher de payer les fraix que ce nouveau contract devra couter, il ignore sans doute que tout debiteur est tenú de payer les fraix du contract qui porte son engagement, tout comme, tout acquereur de biens est aussy tenù de les payer, mais que cette chicanne ne vous arrete point, vous pouvés en faire les avances, & sur le dos du contract ou expedition qui vous en sera remise, Faittes y mettre la quitance en vôtre faveur, au moyen de quoy vous pourrés toujours vous les faire rembourcer par le dit Marsans quand vous voudrès. voïla ma chere Tante ce que ma mere me charge de vous dire, & qui est á peú près la même chose que j'ay mandé á Mr Sallenave, qui nous voyons á été prendre les eaux de Cambo, nous souhaittons quelles luy fassent tout le bien qu'il en dezire.
je mandois de plus á Mr Sallenave que le marchand de cheveux dont il me parloit etoit en Espagne, doù il n'est pas revenù encore, & que sy m'on frere de Bilbao, luy remetoit un petit pacquet de velours, de m'en donner avis pour le faire retirer, je vous prie de luy communiquer cêt article.
dù reste ma chere Tante nous vous souhaittons autant de santé que nous en possedons icy, de même qu'a ma chere Tante de sallenave & tous nos autres parants & amis que nous vous prions d'assurer de nos trés humbles devoirs.
J'ay l'honneur d'etre trés Respectueusement

Ma trés chere Tantevôtre trés humb. & trés
obeissant serviteur

Claverie

á Rebénac
le 29e 8bre 1763

Il y á longtemps que je n'ay eù des nouvelles de Mr de vinatier, & de Mr Clerisse, veuillés les assurer de mes respects.



Revenacq Mr Claverie
Repdu le 12e 9bre 1763