Mademoiselle
Nelly Pallas
A
Peyrehorade
Saint Esprit le 8 Octobre 1846 |
Mademoiselle
d'aprés votre lettre, je m'attendais a avoir le plaisir de vous voir à Saint Esprit, quelque empéchement nous aura privé de cet avantage. mais d'un autre coté nous avons celui de posseder depuis quelques jours M
r votre père qui est venu s'installer a votre maison avec sa cousine; un locataire du 3
e occupait provisoirement une petite chambre en attendant qu'on trouvat à la louer, il l'a engagée a en sortir sans nous en prevenir et s'est substitué à sa place il a l'intention d'y établir un dépot de pharmacie; il nous obséde à chaque instant en nous demandant les meubles qu'il dit lui appartenir. j'ai été obligé de lui préter les miennes deux chaises et une table pour ne pas toucher aux votres, mais il nous a enlevé malgré nos protestations les deux barriques qui charriaient l'eau pour les bains et les a faites porter à peyrehorade. je lui ai observé encore aujourdhui qu'il n'avait plus droit a aucune espece de mobilier, il n'en tient pas compte et est a tout moment a nous importuner. je vous assure, mademoiselle, que si ce n'était à votre considération que je renoncerai a tout ce tracas ne voulant nullement m'immiscer aux affaires de famille. il veut toujours agir encore en maitre se proposant de commander des travaux de réparations, j'en ai prévénu deja le nommé soubi de ne rien entreprendre sans votre ordre à moins d'en supporter les conséquences du payement.
si vous pouvez venir, vous m'obligerez infiniment pour prendre quelques mésures à cet égard.
M
lle Paradis a deja eu quelque petit demelé avec lui concernant un petit chien qu'elle a et que M
r Pallas pretend que c'est le sien qu'on lui a volé a peyrehorade, tandis qu'il a été donné par une voisine, dont sa chienne vient l'allaiter encore tous les jours, il ne veut pas entendre raison sur cet article et menace de porter plainte à la police.
j'ai vu hier M
r vanheulle, il desirerait vous voir ainsi que M
le votre cousine ayant commission et lettre a lui remettre. il est à l'hopital de bayonne etant indisposé.
mes respects à votre cousine et mes souvenirs a M
r Pallas medecin quand on lui écrira.
Toute la famille vous disent bien des choses amicales
M Bordenave n'a pas encore envoyé votre soumission à M Joret
8 octobre 1846