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Lettre adressée à Mme de Castarède, au château de Taillefer

  • Date: peut-être 21/02/1851
  • Lieu: Bayonne ? (64)

[La transcription peut comporter des erreurs]


Basses Pyrénées.

Madame de Castarède
Au château de taillefer
Près Pau.



Ma bien chère tante vous me montrez une si bonne affection que je veux être le premier a vous avertir qu'une absence, à la qu'elle vous vouliez bien sembler porter quelque intérêt, n'aura point lieu. Dans vos dernières lettres vous sembliez attristée de me voir quitter ce pays ci & me rapprocher de paris. Eh bien! chère tante, mes projets sont évanouis tous se sont écroulés devant une décision inopinée du président & je reste habitant de vos belles & chères montagnes. ce qui m'étonne le plus c'est que cette nouvelle, qui est pour moi un échec, m'a laissé parfaitement tranquille. Je crois même que j'en suis satisfait puisque je pourrai encore passer un été près de vous & etre par conséquent à même d'aller redemander aux doux ombrages de Taillefer une gracieuse hospitalité dont j'aurais voulu jouir plus longtemps. du reste, je suis bien décidé a profiter de votre douce invitation & aller cet été passer près de vous une ou deux bonnes semaines de causeries & d'intimité.
en attendant ce jour j'irai aussi vous faire une petite visite. quel jour? Je l'ignore encore mais bien certainement dans la première quinzaine de mars. J'arriverai pour jouir de vous & non des bals de pau, je préfère notre douce & charmante intimité du coin du feu à ces tohu bohu ou tous les visages vous sont étrangers. Je prendrai en passant, chère tante, vos commissions pour paris ou j'irai passer une partie du Carême.
Je reçois à la minute quelques lignes de paul de []. il m'apprend que vous m'attendez demain & que vous avez eu la bonté, chère tante, de me faire inviter à un bal chez Mr ...
Je vous en remercie mille fois mais il m'est impossible en ce moment d'accepter cette invitation quelqu'aimable & chère qu'elle me soit, venant de votre part. Je suis attaché à Bayonne pour la fin du Carnaval & ce n'est qu'après le mercredi des cendres que j'aurai le bonheur de vous revoir & de vous redire combien je vous aime toujours.
Adieu, chère tante, je vous embrasse de tout Coeur [], de tendres & respectueux souvenirs à ma bonne grand'tante. ne m'oubliez je vous prie auprès d'aucun de ceux qui m'aiment & dites à ma petite cousine que ce m'est un regret bien vif que de n'etre point au nombre de ses danseurs.

Je suis très harcelé par les dames [] pour aller le 26 au bal des jeunes gens. nous partirions d'ici le 25, dans sa voiture, & reviendrions le 27. Je ne sais encore si la partie aura lieu, mais, dans le Cas ou elle reussisait je les quitterais le 26 au matin pour aller vous demander à dejeuner.

A revoir chère tante et envoyez moi vos commissions. Il faut s'habituer maintenant a avoir quelque chose de bon de Bayonne.