à Monsieur
Monsieur hiard.
propriétaire rentier.
près donzac.
à Castelnau
landes
hagetmau le 25 février 1833 |
, mon cher neveu ,
j'ai enfin terminé ma grande affaire avec mr. de poudenx, mais, non pas au gré de mes désirs, il s'en faut bien! il devait signer le contrat de vente le 1
er de février, et il n'a signé qu'une police; il devait me compter six mille francs, et je n'en ai touché que trois mille; ce qui m'a mis, dans l'impossibilité de remplir les engagemens que j'avais contractés, chose qui ne fut jamais de mon goût. il ne comptera les trois mille francs à prendre, et que mes débiteurs attendent avec une mortelle impatience, que le jour de la passation du contrat, c'est-à-dire, le 1
er de mai.
les voeux que nous adressons, au ciel, pour vous, ne sont pas moins ardens que ceux que vous daignez former pour nous; mais, malheureusement, ils n'arrivent point jusqu'au trône de celui que nous implorons, puisque l'intéressante et douce eliza n'est pas brillante de fraicheur et de santé; nous voyons, avec chagrin, que ses belles années s'écoulent dans la privation de ce trésor précieux, sans lequel, tous ceux de la terre sont inutiles et insipides : fasse le ciel qu'elle ne soit pas condamnée, comme sa malheureuse tante, à passer sa vie dans un état habituel de souffrance, dans des douleurs plus ou moins vives, plus ou moins longues, plus ou moins continues.
adieu mon cher neveu; les deux inséparables embrassent vous et la sensible éliza, avec la plus vive tendresse.
hagetmau le 25 fev
r 1833
De Capdeville
Reçue le 27 d.
Rep le