A Madame
hiard Nèe Cabiro
par s
t sever
a
audignon
Dax le 2 Juin 1849
Ma chere Irma,
Inutile de te dire que je me porte bien, je vais comme le tems, tantot bien, tantot mal suivant la periode du tems ainsi que la reglé Dame nature, car on ne peut etre vieux et Jeune tout à la fois.
Je ne puis acomplir ma promesse de me rendre auprés de toi lundi prochain aprés demain, en voici les motifs.
La chaleur a tellement forcé la pousse de l'herbe dans mes Prairies que je suis obligé de faire tout faucher lundi matin, Il me faudra six ouvriers, et Juge combien ma presence sera necessaire pour faire secher et rentrer tout ce foin, ajoute a cela encore, nous avons fait deux lessives, et bien plus on ne peut etre plus mal secondé que je ne suis par une Masse de servante, qui na ni raison ni tete, ni Jugement, bien manger et bien dormir voila son unique Passion.
Cette recolte terminée, je me rendrais auprés de toi, je te ferai mener la vache, je te fixerai le jour où le bouvier que je dois t'envoyer se rendra a Mugron je suspends ce depart afin que ta Mere puisse y charger une male pour y mettre des effets.
J'ai pris mes renseignemens pour le plafond, ici, on les fait à 6
f la toise le platreur fournissant tout autrement si le particulier fournit tous les materiaux on les fait à 2.
f mon Platreur d'ici m'a dît quil m'indiqueroit un bon ouvrier a s
t sever a 2
f par Jour. Il faut qu'Emile se procure au plutot les lintraux je ferais arriver le platre sous peu de tems. Il faut quil s'informe aussi où il y a de la brique pour la cheminée il faut enfin que cet ouvrage se fasse rapidement.
Je vous Ecrirai aussitot que je pourrés fixer le Jour de mon départ, tout cela dependra du tems plus ou moins beau, pour terminer ma recolte de foin. En attendant le plaisir de vous voir, je vous embrasse de coeur, tout a vous