A monsieur
Le Baron dauxion
hôtel de france
place St etienne
A Toulouse

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jai eté ces jours cy a aiguetente mon cher edouard, et je vous dois une longue lettre car jai bien des choses a vous dire. je commencerai dabord par quelque chose qui mest personnel, pour ne plus y revenir. je ne sais qui setoit plu a me faire passer pour mort, mais le bruit En avoit couru a agen, a lectoure, a vic, Enfin a aiguetinte. tout le village ma pleuré et lorsque jy suis arrivé ils mont presque pris pour un revenant. le curé lui meme mavoit cru mort d'une apoplexie foudroyante, En descendant de cheval. il seroit difficile mon cher ami de vous dire tous les pater, ave, de profundis que cette nouvelle ma valu. pas une femme qui ne mait assure En avoir dit une demi douzaine, mais comme je ne suis que comme les planettes qui ne brillent que de leclat quelles Emprumptent au soleil, ainsi monsieur le Baron, je vous fais votre part de toutes les aubaines que ma valu ma mort supposée.
jai vu mr poirée pour la Construction de votre chai. je lui ai dit que vous prendries pour Baze de votre arrangement avec lui apeupres les memes que celles prises avec auguste. il a paru fort content. il est difficile detre plus honnette et plus desinteressé. il ma dit le bois quil lui falloit. je lai fait couper au bruchoua; dans le taillis. ils ne profitoint plus et nuisoint aux nouvelles pousses, parce quils etoint trop nombreux. je vais les faire Ecarrir de suite parce quils seront un peu plus secs et dun travail plus facile. poirée a fait un plan, mais il faudroit mon cher ami que vous pussies venir, ne futes qu'un jour. je surveillerai volontiers vos affaires mais jaimerois bien que nous Convinsions une fois dun plan. je voudrois savoir ou vous voules porter le nouvel Etablissement. ce que vous voules y faire. nous avions convenu avec auguste et mr poirée quil falloit que letablissement renfermat Dabord vos cuves, pressoirs, et tout ce qui est necessaire a lexploitation du vin. puis une ecurie, ou deux pouvant contenir separement, de dix a quinze chevaux. chambre pour les domestiques, sellerie, poulailler, fournil, [] poirée croit que tout cela se trouvera dans la nouvelle batisse En sellant a terre le poulailler et tout ce qui est vis-a-vis, le portail. mais a quelle distance porteres vous cette Batisse si jamais vous voules y faire une nouvelle construction ? voules vous, [manque] grenier a foin au dessus, de ce que vous aller faire faire. En le portant au niveau du grenier actuel vous y trouveries de grands degagements, soit pour le foin de consommation, soit pour avoir un grenier pour les menus grains, dont vous avez grand Besoin ? voules vous commencer de suite ? je crois que cest urgent. vous ne saures ou mettre votre recolte sil ne vous mesarrive pas. voules vous donner tout a lentreprise, ou voules vous le faire par regie ? le premier parti me paroit preferable sous tous les rapports. Economie, dargent, Economie, de tems, Enfin Economie de travail pour vos bestiaux. il est inoui combien les transports coutent peu a auguste. tout ceci pourroit vous paroitre un peu paradoxal, si vous naviez pas mr poirée pour passer les marchés recevoir et diriger louvrage, Enfin jean pierre et moi qui surveillent. taches de venir un instant, ou bien ecrivez moi et tachez de repondre a toutes mes observations. si vous ne pouvez pas venir je vous Enverrai le plan; mais si votre budget vous le permet je vous engage a commencer de suite.
jai fait un tapage terrible a jean pierre par rapport au bois de bruchoua. on a ravage la coupe de lannée passée. cela fait mal a voir. mon tapage a fait effet car jean pierre a trouve francille linstant dapres, et lui a rendu au moins autant que je lui En avois avancé. jai promis que si on y trouvait Encore du betail je ferois poursuivre le delinquant et je tiendrai parole. je serai un peu le bouc Emissaire, mais vos bois sen trouveront mieux, et votre bonté Brillera Encore dun nouvel Eclat. je me suis faché aussi avec le cardayre qui a des vignes superbes, mais qui les a laissees trop chargees. je les ai faîtes ressuivre et jai dit a jean pierre quil vaudroit mieux quil surveillat davantage le bien, que de travailler avec les ouvriers.
la poutre du salon de labourdette a Cassé et a manque tuer françois sa femme et [manque] Enfant qui Etoint au lit. fort heureusement que la poutre a cassé sur le mur qui est au midy et que le lit est de lautre coté. toute la tuille est tombée sur le plancher, qui est tombé dans la chambre. si elle avoit cassé pendant quils soupoint ils Etoint tous Ecrasés. elle etoit En saule, et a cassé ras du mur.
voila bien des mauvaises nouvelles, En revanche vous aves la plus belle recolte possible a la gatarre, a antras, chez Bertrand, elle surpasse ce que javois vu de plus beau. labourdette a aussi de tres beaux morceaux artigaux est ce quil y a de moins beau Encore se fait-elle. la prairie est magnifique. jai vu les metayers de la gatarre je crois quil y En a un qui voudroit sen aller, mais sils avoint une jument ils resteroint si vous voules je ferai le troc dont il avoit eté question. je crois que nous aurions de quoi acheter une belle pouliniere, et ce seroit profit car ce que vous prenes vaut mieux que ce que vous donnez. ne series vous pas aussi davis de poursuivre peyrussan. il y auroit Encore de quoi avoir une pouliniere pour le bruchoua. dailleurs il faut savoir a quoi vous En tenir avec lagardere. adieu mon cher ami je ne sais si joublie quelque chose, mais de ma vie je navois Ecrit lettre aussi longue. jai pris chez vous vingt cinq cartaux de blé que je vous payerai au taux du marché. je nen avois pas assés jai cru pouvoir agir ainsi. adieu nous nous portons tous Bien. Tout a vous