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Lettre de M. Bareilhes, prêtre, adressée à Baptiste Cazalé, à La Nouvelle-Orléans (Etats-Unis)

  • Date: 04/08/1849
  • Lieu: Meillon (64)

[La transcription peut comporter des erreurs]


Monsieur
Baptiste Cazalé de Gélos
à la Nlle Orléans.



Meillon ce 4 Août 1849

O! Mon bien cher ami, quelle bonne nouvelle que celle de ton retour auprès de nous pour l'année prochaine ! Dieu nous fasse à tous la grace de la voir réalisée heureusement. Tu fais très bien de te retirer dans ton pays, puisque tu as une existance suffisante, et de ne pas te laisser dominer, comme tant d'autres, par l'insatiable desir de tésoriser toujours. Viens donc auprès de nous te reposer et mettre fin à toutes ces agitations qui ont du alterer considerablement ta santé et celle de ta chère et bien-aimée épouze; venez tous deux respirer ton air natal avec ta petite et chère Louise qu'il nous tarde de serrer dans nos bras et de couvrir de toute l'expansion de notre tendresse.
Je te félicite de tes bons sentimens pour ta chére mère; ils te porteront bonheur, et j'ai la conviction que le commandement de Dieu « tes père et mère honoreras afin de vivre longuement » se realisera, à la lettre, à ton egard. Ta chère maman, de son côté, fond en larmes de reconnaissance pour son cher Batistou et prie continuellement le bon Dieu pour vous tous. Elle a reçu avec une nouvelle gratitude les 200 f. que Mr Queyrouse lui a remis de ta part. Cette somme a été employée à payer les interêts et a acquitter quelques petites intentions de feu ton père. Ta famille est favorisée cette année d'une très belle récolte en tout, froment maïs et vin. Dieu soit loué ! Seulement le milloc souffre de la secheresse
Nous sommes heureux d'apprendre de bonnes nouvelles sur le compte de Cadetton; J'espère que ta satisfaction à cet égard, contribuera à ameliorer ta santé que je t'engage à soigner beaucoup pour ta propre satisfaction et la nôtre.
Je te remercie, pour ma part, et aussi pour le compte de la famille de Bruno, de tes bon sentimens envers ce dernier. ah! Je pensais bien que ton bon coeur ne ferait pas en défaut, que sa bonté l'emporterait sur la vivacité de ton caractere et que malgré ton incompatibilité avec Bruno tu le favoriserez encore de ta bienveillance. Continue donc tes bontés à son égard, aide le à parvenir; sois persuadé, sur tout, que tes attentions pour lui, me seront personnelles et que j'y engage bien vivement ma reconnaissance. Je ne sais si je vais lui ecrire, car je suis tout a l'heure très pressé, mais tache de le voir et dis lui que ses parents lui ont ecrit deux fois et moi une et que nous sommes tous très surpris de ne pas recevoir de ses lettres.
Depuis les peines que Bruno ta causées je n'ai pas voulu m'interesser pour des jeunes gens qui me demandaient une recommandation pour la Nlle Orléans. Cependant, malgré ma répugnance, je ne puis refuser ma médiation auprès de toi en faveur d'un de nos parents de Castelnau de Labastide qui veut absolument venir dans ce pays là. C'est un jeune homme très intelligent, actif et qui a reçu une certaine instruction; il est depuis plus d'un an à Pau avec un maître pour apprendre la tenue des livres et autres connaissances relatives au commerce; il apprend, dans ce moment, l'espagnol. Je me permettrai donc de te l'adresser le mois d'octobre prochain en réclamant, en sa faveur, toute ta bienvaillante sollicitude. Ce n'est pas tout; son père a fait de très mauvaises affaires; il ne peut lui rien donner pour son voyage ni pour son troussau. Je te prie de vouloir bien faire pour lui comme pour Caddeton et Bruno, c. a. d. payer son passage à titre de rembourssement avec ses premieres economies; seulement je t'enverrai ma responsabilité en cas de défaut de sa part.
Mes souvenirs pleins d'affection et de vive reconnaissance auprès du bon Mr Daran. Dis lui que ses bontés pour toi m'ont tellement impressionné que j'en conserverai toujours une profonde gratitude et qu'il me tarde de le voir au pays pour lui manifester mieux mes sentemens à cet égard.
Mes amitiés a ta chère épouse et ma tendresse bien vive pour ta petite et chere Louise, venez tous nous récréer de vôtre présence
Ta chère mère t'embrasse un million de fois ainsi que ta bonne et tendre épouse et Louise sans oublier son Caddeton.
Mariouline me charge de te remercier de toutes tes bontés [manque] Bruno et te prie de ne pas cesser [com... manque] elle [manque ...sse] de prier le bon Dieu pour vous tous.
Adieu, que le bon Dieu, vous benisse tous et nous fasse la grace de nous voir tous reunis dans nôtre pays heureux et tranquilles

tout a toi et de coeur.

Bareilhes ptre