a Monsieur
Monsieur Roby lieutenant
Collonel retraité - Par orthez
à
Navarrenx
Mon cher Beaufrère
Si j'ai tant tardé a vous donner des nouvelles de mon arrivée ici, ça n'a point été sans des motifs bien excusables.
J'arrivai le samedi soir ici avec un temps des plus afreux car je regretai plusieurs fois de m'être mis en route, Je trouvai marceline étendue dans son lit depuis le matin & atteinte de la grippe, les deux dernières enfans l'avoient aussi en leurs petit pouvoir, Baptiste tomba le lundi mais il la eue sans être de consideration, le mercredi soir fut mon tour mais à tout de bon, jai eu 5 fievres qui se sont succedées sans presque distence, jai demeuré 8 jours au lit, ce n'est qu'avant hier que jai comencé à me lever, je suis sans force ni sans apetis. alexandre en à été ateint aussi, & par ici les maison ou il s'y trouve cinq six malades a la fois ne sont pas rares, la maladie par elle même n'est pas maligne, mais c'est les suites si l'on ne prend pas beaucoup de precautions. Je desire que vous soyez rayès du rayon ou doit s'étendre cette épidemie, en attendant, soignez vous bien pour en prevenir les accès qui ne seront pas si rudes.
Je n'ai point donné encore votre Joli present à alexandre car je ne l'ai pas vu; il sera tres reconnaissant, marcelinne vous en temoigne bien ses remerciements les plus sincères ainsi que de l'andouille que la chère hoannite eut à bien de lui envoyer. Elle vous embrasse a tous deux ainsi que papa les enfans & moi qui allons assez bien aprésent. Desirant que cele ci vous trouve en parfaite santé. Je vous prie de nous donner de vos nouvelles & me croire avec affection votre tout devoue ami Et Beau frère
D'agès fils