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Lettre de Sophie Soubiran adressée à Laurencin Soubiran, à Labastide-d'Armagnac (40)

  • Date: 27/03/1859
  • Lieu: Paris (75)

[La transcription peut comporter des erreurs]


Monsieur
Monsieur Laurencin Soubiran dans
son daumaine par Labastide
d'armagnac
à labastide
lendes



Paris le 27 mars 1859

je viens mon très cher Laurencin, de recevoir ta lettre qui ma fait un vrai Plaisir. tu me dis mon très cher frère, que je devais te trouver un peu lan à me répondre. Je t'ai dit bon et excellant frère, que mon seul bonheur temporel ici bas est de pouvoir m'entretenir avec toi parce que tu posséde une vraie piété et que tu ne cherche uniquement que l'a gloire de Dieu.
je suis heureuse et trop heureuse qu'il est daigné se servir de moi pour t'engager à fournir l'argent nécessaire pour t'envoyer les objets dont ta pauvre paroisse avoit un si grand besoin. ton nom est écrit au livre de vie et t'a mémoire sera en Bénédiction dans l'eglise de Betbezer.
je suis très satisfaite que tu ai trouvé la statue de St Joseph et de la Sainte Vierge selon tes désirs jai fait Cadeau de notre dame des victoires à l'autel que tu lui destine ainsi tu ne me parlera plus de me la rembourser. je te prie seulement de bien la prier pour moi ainsi que St Joseph afin que nous fassions une bonne et sainte mort. continue mon bon frère, de marcher dans la voie qui doit te conduire au ciel : nous sommes des pauvres exillés et nos jours ici bas sont pleins de misers et d'afflictions aussi je pri sans cesse le Bon Dieu qu'il me délivre de ce corps de mort avant toi car rien ne me consolerait si je venais à te survivre
je suis bien fachée que la pauvre nathalie ait suivis les consils de son mari, tu as raison de dire que si le pauvre auguste vivoit il n'aurait pas été Content vû qu'il lui avoit fait Beaucoup de bien et que toi de puis sa mort tu le lui avez continue loyalement. comme il a de la piété il me semble que tu pourrai prier monsieur le curé de labastide, de l'engager à rendre après sa mort par testament ce quil possede encore du bien de notre soeur. En attendant continuons de bien prier le Bon Dieu pour le repos de son ame et abandonons nous a la providence,
demain avant de faire partir ma lettre j'yrai chez Monsieur Picard afin de savoir pausitivement quand je pourai t'anoncer que le devant d'autel sera fini. je t'enverrai les torches et un voile à pied pour mettre sur l'autel quand le saint sacrement est Expansé : il a été payé avec les 24 francs dont tu me parle. j'yrai chez monsieur Byé au sujet d'une commission que monsieur lafargue ma donnée en attendant demain je vais prier pour toi de toute mon ame. je reprens la plume pour te dire que je viens de revoir l'autel qui est fini : il est Bien travaillé. une quinzenes de jours sont nécessaire pour le dorer. tout ce qui ma été demandé sera dans la quaisse. j'ai été prier, byé d'envoyer à monsieur picard ce que les dames lui ont demandé afin que cela leur arrive sans frais. je suis heureuse de savoir que ton Coeur est collé sur celui de monsieur le respectable curé comme celui de david étoit collé sur celui de Jonatas. présente lui à ce Digne prêtre mon profond respect. plus tard peut-être je pourrai avoir l'honneur de lui écrire. dis les choses les plus affectueuses a la famille je n'oublie pas les personnes de ta maison.
adieu mon bon et Excellant frère, je t'embrasse avec la plus vive tendresse

Sr Sophie Soubiran